PSA Peugeot Citroën a encore payé le prix fort au premier semestre de l'arrêt de ses activités en Iran et de la faiblesse des marchés automobiles européens, avec des ventes mondiales en baisse de près de 10% à 1,461 million de véhicules.

Le premier constructeur automobile français a perdu 142 000 voitures à cause de la suspension en février dernier des activités dans ce pays vers lequel il exportait des pièces détachées, assemblées par son partenaire local, selon des chiffres publiés lundi.

Le nombre de voitures particulières et de véhicules utilitaires légers fabriqués dans ses usines ou dans ses coentreprises est en revanche resté quasi stable (-1,1%) à 1,46 million.

Ses performances sont variables selon les régions. En Europe, où les marchés automobiles sont en baisse, PSA a perdu près de 13% à 855 000 unités et 0,7 point de part de marché à 12,2%. Ceci s'explique par sa forte présence sur les marchés les plus faibles (France, Espagne, Italie), par la baisse des ventes aux particuliers par rapport à celles aux flottes d'entreprise ou encore par la contraction des ventes d'utilitaires, explique-t-il dans un communiqué.

«En France, moins d'une voiture sur deux est vendue à un particulier», a cité à titre d'exemple Frédéric Banzet, directeur de la marque Citroën, lors d'une conférence de presse.

La marque Citroën a aussi été pénalisée par l'arrêt de la production de Citroën C3 à cause d'une grève dans l'usine d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, qui est condamnée à la fermeture l'an prochain dans le cadre d'un plan de restructuration plus vaste dans l'Hexagone.

M. Banzet, comme son homologue chez Peugeot, Maxime Picat, ont dit tabler sur un recul de 5% du marché auto européen sur l'ensemble de l'année.

PSA a aussi fait moins bien que le marché en Russie, où ses ventes ont chuté de 22% à 32 000 unités, faute d'une offre adaptée. Il espère pourtant redresser la barre avec l'arrivée de nouveaux modèles, comme les berlines 301 et C-Elysée, spécialement développées pour les marchés émergents.

En revanche, l'offensive lancée en Chine a porté ses fruits, avec un bond des ventes de 33% à 278 000 et une part de marché d'environ 4%. PSA y est présent via deux coentreprises et il vient d'inaugurer une troisième usine sur son site de Wuhan (centre).

PSA a aussi progressé en Amérique latine (+21% à 146 000), malgré des déboires au Brésil. La performance de la marque Peugeot a ainsi été «excellente» en Argentine et au Mexique, a indiqué M. Picat.

Le constructeur français a aussi profité du succès de la Peugeot 301 et de la Citroën C-Elysée dans des marchés en plein essor comme l'Algérie et la Turquie. Citroën, par exemple, a rempli ses objectifs annuels pour l'Algérie sur le seul semestre, s'est félicité M. Banzet.

La part des ventes du groupe hors d'Europe a progressé de 7 points à 41% et il vise une part de 50% en 2015, une proportion que son concurrent national Renault a déjà atteinte.

D'autres modèles ont tiré les ventes du groupe à travers le monde, que ce soit la citadine 208, produite en Europe et au Brésil, ou le faux petit 4x4 citadin 2008 dont la production sur le site de Mulhouse (Haut-Rhin) va être augmentée. Citroën attend beaucoup du nouveau C4 Picasso, qui vient d'être lancé.

Les deux marques espèrent faire mieux au deuxième semestre. «Nous avons pour cible d'avoir un meilleur deuxième semestre que l'année dernière», a indiqué M. Picat pour Peugeot. En ne prenant pas en compte les pièces détachées qui étaient envoyées en Iran, ceci conduirait à «une croissance de nos véhicules montés», a-t-il précisé.

PSA, empêtré dans ses difficultés en Europe, a subi une perte nette historique en 2012 de 5 milliards d'euros. Il publiera ses résultats financiers semestriels le 31 juillet.