Elles sont nettement moins apparentes, mais elles sont là. On compte 17% de femmes dans l'industrie automobile au Québec.

Parmi elles, 12,5% travaillent précisément dans le secteur de la réparation et de l'entretien, selon les chiffres fournis par Johanne Dubé du Comité de main-d'oeuvre des services automobiles et datés de 2009 - l'étude sera reconduite cette année.

Si leur présence est croissante, Martin Lachapelle, directeur adjoint à l'École des métiers de l'équipement motorisé de Montréal (EMEMM), interprète ces statistiques avec prudence.

«Ces données incluent tous les métiers de la réparation et de l'entretien et ne rendent pas uniquement compte du nombre de mécaniciennes en poste. Parmi les comptables, responsables de la relance, conseillères, vendeuses, etc., au maximum 1% d'entre elles sont mécaniciennes.»

Il y 17 groupes d'étudiants cette année au DEP en mécanique automobile de l'EMEMM. On compte entre 20 et 25 étudiants par groupe et au maximum trois filles par groupe, estime M. Lachapelle. Le DEP en carrosserie et en peinture attire le plus grand nombre de filles.

«Parce que ce sont les secteurs qui exigent la plus grande minutie, le plus grand travail de finition», explique M. Lachapelle.

Plus méticuleuses, les filles? «Oui, et c'est aussi une question d'attitude. Au contraire de certains de leurs collègues masculins, elles arrivent ici en sachant qu'elles ont encore tout à apprendre, même si elles ont déjà de l'expérience.»

Aux dires de Roger Goudreau, du Comité paritaire de l'industrie des services automobiles (CPA) de la région de Montréal, la présence des femmes en mécanique est symptomatique de la vitalité de l'entreprise. «Tout est bonifié lorsqu'il y a des femmes à bord, poursuit-il: la qualité du service, l'environnement de travail.»

Depuis la fondation du CPA Montréal, en 1938, une seule femme, Chantal Poulin, a obtenu la qualification Compagnon première classe, la plus élevée en mécanique automobile. Un petit pas pour la mécanique, un grand pour les mécaniciennes.

5 ÉTUDIANTES INSCRITES AU DEP EN MÉCANIQUE AUTOMOBILE DE L'ÉCOLE DES MÉTIERS DE L'ÉQUIPEMENT MOTORISÉ DE MONTRÉAL

Joëlle Lacerte-Gauthier, 18 ans, 1er semestre

«Je suis là par passion, je ne m'imagine pas ailleurs!» NDLR: Une ancienne ballerine et une future mécanicienne, ça ne s'invente pas!

Damla Yurtseven, 17 ans, 1er semestre

«Au secondaire, j'épluchais différents métiers, médecin, avocat, professeur, et je ne me reconnaissais dans aucun d'entre eux. Le déclic s'est fait avec la mécanique. Je ne m'étais pas trompée!»

Annick Lamarre, 26 ans, 1er semestre

«Ma mère travaillait dans la livraison et était maniaque de vieilles voitures. C'est d'elle que j'ai hérité mon penchant pour la mécanique.»

Brigitte Bellerose, 33 ans, 1er semestre

«J'ai été contaminée par l'enthousiasme de la mécanique d'un ancien copain. J'y ai trouvé ma vocation.»

Cynthia Chabot, 18 ans, 2e semestre, bientôt apprentie!

«Ma passion m'a été inspirée par mon père, qui m'a initiée dès mon jeune âge à la modification des voitures...»