Le fabricant de GPS TomTom a divulgué son indice de la congestion routière 2012 et croyez-le ou non, le classement de Montréal s'est amélioré de beaucoup depuis l'an dernier. On ne le croirait pas quand on fait la queue entre les cônes orange et les marteaux-piqueurs, mais Montréal est passé du 7e rang des villes les plus congestionnées d'Amérique du Nord au 12e rang.

TomTom publie chaque année un indice nord-américain et un indice européen, une initiative lancée en 2007 pour faire parler de lui, bien entendu, mais aussi pour révéler, quantifier et comparer la circulation routière dans les grandes métropoles.

Tous les GPS TomTom utilisés par des automobilistes fournissent aux serveurs de l'entreprise des données anonymes sur la position, la vitesse et la direction de chaque véhicule. La société peut donc faire des moyennes de vitesse normale pour chaque rue, comparer avec la vitesse maximale permise, détecter les ralentissements et les bouchons et calculer combien de temps se perd par jour, par mois et par année sur les routes de chaque grande ville incluse dans son étude. L'indice nord-américain compare 26 grandes villes.

En 2012, la ville la plus congestionnée au Canada est Vancouver, qui est aussi au deuxième rang en Amérique du Nord, derrière Los Angeles. Ces deux villes avaient le même classement en 2011. Les deux autres canadiennes dans le top 10 nord-américain des villes infernales sont Toronto, au 9e rang (troisième en 2011) et Ottawa, au 10e rang (15e en 2011).

À noter que Toronto, comme Montréal, a beaucoup baissé dans ce palmarès peu enviable, tandis qu'Ottawa s'est taillée une place parmi les 26 grandes villes où conduire est une corvée.

Selon TomTom, le taux de congestion moyen de Montréal est de 20%. On peut comparer avec celui de la pire ville, Los Angeles (à 33%), et ceux des deux meilleures, soit Minneapolis et Detroit (ex aequo avec 12%). Si on entre dans les détails, on constate que notre réseau autoroutier a un taux de congestion de 17%, tandis que celui des autres voies est de 26%.

Ça se gâte en fin de journée...

Si vous lisez cet article en fin de journée, après être rentré chez vous, vous êtes peut-être sceptique devant notre amélioration au classement. Vous avez raison. Là où le bât blesse, pour les conducteurs montréalais, c'est notre pointe de fin de journée, qui a le cinquième plus haut taux de congestion en Amérique du Nord, soit 63%. Avec un tel taux de congestion, nous sommes dans la même ligue que les pires métropoles nord-américaines à la fin de l'après-midi (77% à Los Angeles, 75% à Ottawa, 70% à Seattle, 65% à Vancouver).

La pointe plus difficile durant l'après-midi s'explique sans doute par la circulation des camions de transport interurbain qui font la navette entre les grands centres de l'Ontario et l'est du Canada. Un autre argument en faveur du parachèvement de l'autoroute 30.

Si on gratte un peu, on trouve des explications au fait que Montréal soit passé du 7e au 12e rang du championnat de la congestion routière. Première hypothèse: la congestion s'aggrave partout dans le monde et dans certaines métropoles, elle empire plus vite qu'à Montréal. Deuxième hypothèse: TomTom se vante d'avoir la base de données sur la circulation la plus complète du monde, et c'est peut-être vrai, mais la part de marché de TomTom est plus grande en Europe et la population canadienne est petite, comparée à celle des États-Unis et de l'Europe. Comme la précision des données est tributaire du nombre de GPS TomTom utilisés dans une région donnée, il est possible que les données soient plus précises dans l'indice de congestion des villes d'Europe et des États-Unis. Enfin, troisième hypothèse: TomTom collige les données une fois par an, au début de l'année, notamment pour ne pas fausser les moyennes avec le trafic saisonnier à Noël et lors des vacances d'été. Or, une bonne partie des travaux actuellement en cours à Montréal n'étaient pas encore en chantier à l'époque, ce qui améliore notre rang au classement.