Guillaume Boudreau n'est pas «un gars de char», comme il le dit lui-même. Il est simplement un automobiliste particulier qui roule depuis cinq semaines dans une voiture particulière. M. Boudreau est le tout premier propriétaire d'une Nissan Leaf au Québec. «Pis, cette voiture?»

«Très satisfait après un mois», répond ce père de trois jeunes enfants. Mais encore? «Avant, j'avais l'impression que cela faisait un trou dans mes poches chaque fois que j'accélérais.»

«Avant», c'était quand M. Boudreau utilisait une Toyota Corolla 2002 comme deuxième véhicule du foyer familial. Depuis un mois, c'est la Nissan Leaf qui remplit cette fonction.

Courts déplacements

Depuis le 25 octobre, cette voiture 100% électrique fait quotidiennement la navette entre son domicile, à Mont-Royal, son travail, à Saint-Laurent, et la garderie, située plus ou moins entre les deux lieux. Elle n'a pas encore mis les roues à l'extérieur de l'île de Montréal. Elle en aura rarement l'occasion. M. Boudreau n'a pas l'intention d'aller plus loin que chez son frère, à Boucherville.

Avec un tel emploi, on est moins surpris d'apprendre que M. Boudreau a parcouru 408 km en 36 jours (au moment de l'entretien avec La Presse-Auto). Un kilométrage si faible qu'il n'a pas encore fait installer une sortie de 240 volts à domicile. Il se contente pour l'instant d'une prise de 110 volts pour recharger sa voiture à l'intérieur de son garage. «Cela ne me gêne pas. Mais j'ai l'intention de faire installer du 240 volts.»

M. Boudreau raisonne en termes écologiques et économiques. Sa voiture principale est un Toyota Highlander hybride. Il a calculé que sa Nissan Leaf coûtait de 1 à 2 cents le kilomètre pour la recharge alors que sa Corolla lui coûtait 14 cents du kilomètre en essence. Au volant de la voiture électrique, «j'utilise tout le temps le mode ÉCO», dit cet usager.

Autonomie limitée

L'expérience au quotidien des journalistes de La Presse au volant d'une Leaf a mis en exergue l'autonomie plus que limitée de cette voiture, de même que l'influence négative de la vitesse et du chauffage sur celle-ci. Guillaume Boudreau déplore certains préjugés.

«Les gens ont des attentes un peu trop élevées vis-à-vis de l'autonomie de la voiture, pense-t-il. Entre les 160 kilomètres affichés et les kilomètres réels, ce n'est pas assez pour beaucoup de gens. Cette voiture s'adresse à ceux qui ont besoin d'une deuxième voiture. C'est l'équivalent d'une voiture Communauto utilisée en ville. Pour de très courtes distances.»

Ce pionnier au Québec n'a pas encore expérimenté la conduite hivernale avec une voiture électrique et l'adaptation qu'elle requiert. «J'ai hâte de voir mon autonomie en hiver à -20, -30 C», dit-il.

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