«Un chameau est un cheval conçu par un comité.» Cette célèbre boutade lancée par le père de la Mini, Alec Issigonis, traduisait l'aversion qu'avait le designer pour la lourdeur organisationnelle et le désir de consensus perpétuel prévalant dans l'industrie automobile. C'était aussi un apôtre du fonctionnalisme, privilégiant la fonction à la forme. Force est de constater que, plus de 56 ans après la naissance de l'icône culturelle anglaise, la Mini contemporaine s'empêtre un peu dans ses arguments sur la forme avec cette version pimentée John Cooper Works.

Son design

C'est grâce à la simplicité et à l'efficacité de son design que la Mini de première génération est devenue une voiture si populaire. Au fil des ans, cependant, le dessin s'est complexifié, alors que BMW, propriétaire depuis 1998, a tenté de la faire cheminer. Cette dernière génération de la livrée sportive John Cooper Works en est l'exemple parfait. Du bouclier avant parsemé de vraies et fausses entrées d'air jusqu'aux phares globuleux en passant par un parechoc arrière avec son faux treillis, cette Mini n'est pas très harmonieuse. Le profil est heureusement plus avantageux.

Photo fournie par Mini

À bord

La Mini Cooper fait du cercle le thème central de son habitacle. Il est présent partout, autant pour délimiter l'écran du système d'infodivertissement que dans le dessin des buses de ventilation ou du bloc d'instrumentation. C'est, dans l'ensemble, cohérent et fort bien assemblé avec des matériaux de choix. L'ergonomie est correcte, mais certaines commandes sont plutôt mal disposées. L'exemple qui me vient en tête est celui de la molette de contrôle des phares, trop bien cachée à gauche du volant. Les sièges de la livrée John Cooper Works sont enveloppants et permettent une bonne position de conduite. Les places arrière restent symboliques.

Photo fournie par Mini

Sous le capot

Plus sportive, cette John Cooper Works dispose donc d'une mécanique de choix, un quatre-cylindres de 2 L turbocompressé, le même que celui de la Cooper S, mais en partie retravaillé. Avec ses 228 ch et 236 lb-pi de couple, ce moteur se comporte avec une nervosité hors du commun pour cette configuration mécanique. La réponse à la moindre sollicitation est quasi instantanée, du grand art que BMW insuffle dans tous ses moteurs turbo. La boîte automatique se situe à des années-lumière de celle équipant la précédente John Cooper Works,. Elle est beaucoup plus rapide et ferme dans ses changements de rapports.

Photo fournie par Mini

Derrière le volant

Pour appuyer ce gain de puissance, Mini a évidemment fait des retouches à sa plateforme. On ne peut toutefois affirmer que le mariage entre cette fougueuse mécanique et une voiture aussi courte et légère soit sans défaut. L'effet de couple est tout de même très présent, particulièrement lorsqu'on remet les gaz en milieu de virage. On sent alors l'avant s'alléger, ce qui occasionne un changement de comportement de la direction. Quoique très précise, cette dernière pourrait également bénéficier d'une démultiplication plus directe que celle des autres versions. C'est une John Cooper Works, après tout... Le freinage, mordant à souhait, mérite une excellente note.

Photo fournie par Mini

Les technologies embarquées

Cette Mini John Cooper Works peut être agrémentée d'un système d'infodivertissement qui est un calque du système iDrive de BMW. Doté d'une interface bien conçue, mais demandant un temps d'adaptation, il fait du bon boulot. La molette est toutefois très mal placée, beaucoup trop près de l'appui-bras. Cela rend son utilisation inconfortable. Autre élément qui est une source d'inconfort: son prix de 1450 $ en plus de la note de départ élevée de la John Cooper Works (35 225 $). L'option de l'affichage tête haute (1250 $ supplémentaires) n'est par ailleurs pas recommandée en raison de son coût et du fait qu'elle devient une source de distraction supplémentaire.

Photo fournie par Mini

Le verdict

Bien qu'elle soit une partenaire de danse très agréable, cette John Cooper Works n'est pas assez soignée pour justifier une facture qui hausse de beaucoup les standards d'évaluation. Le système d'amortissement adaptatif a beau tenter d'amenuiser l'effet de couple de concert avec la direction, il reste trop insistant. La livrée Cooper S est beaucoup plus homogène sur cet aspect, tout en ayant un tempérament très joueur sans exiger un prix si élevé. Bref, cette John Cooper Works rappelle que Mini aurait avantage à revenir aux ingrédients de base qui ont fait son succès, à une approche plus simple sans se perdre dans la course aux chevaux.

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Photo fournie par Mini

Observations

> Pour bien prendre un virage

La forme bombée des ailes avant de cette Mini permet de bien situer les roues et ainsi bien accrocher le point de corde.

> Consommer moins

Le moteur de cette Mini John Cooper Works dispose d'un dispositif arrêt/redémarrage qui coupe le moteur à l'arrêt pour contribuer à sa faible consommation d'essence.

> Mesurer ses bagages

Avec seulement 211 L de volume, le compartiment arrière force à voyager avec peu de bagages. Il passe cependant à 731 L une fois les sièges arrière abaissés.

> Pour l'expérience

L'échappement moins restrictif à deux embouts centraux laisse échapper un son rauque qui met dans l'ambiance, le tout agrémenté d'une légère pétarade à chaque changement de rapports.

> Les écussons

Cette Mini bien spéciale rend hommage à John Cooper, ingénieur et célèbre préparateur de Mini qui a fait sa main en Formule 1 avec son écurie qu'il dirigea jusqu'à la saison 1968.

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Fiche technique

Version à l'essai: John Cooper Works

Prix (avec options): 46 725 $

Moteur: L4 DACT 2 L turbocompressé

Puissance: 228 ch de 5200 à 6000 tr/min

Couple: 236 lb-pi de 1250 à 4800 tr/min

Transmission (modèle d'essai): Automatique à six rapports avec mode manuel

Architecture motrice: Moteur transversal avant, traction

Consommation: 8,5 L/100 km (super)

Concurrentes directes: Aucune

Du nouveau en 2016?: Aucun changement majeur

Pour en savoir plus: www.mini.ca