Coffre arrière

La désaffection pour la berline est bien réelle. Les parts de marché des voitures à quatre portières sont en chute, un phénomène observé autant au Canada qu'aux États-Unis. Les constructeurs doivent donc s'adapter, proposer des solutions de rechange à cette forme traditionnelle de carrosserie. Chez les compactes, les hayons font ainsi un retour remarqué. Chevrolet s'inscrit dans la tendance en lançant sa Cruze à hayon au Canada. Peut-elle concurrencer les rivaux bien établis ?

Son design

La livrée à hayon de cette Cruze reprend les ingrédients de la berline, redessinée à l'année-modèle 2016, tout en prenant soin d'intégrer des références européennes au design. On obtient donc une voiture qui paraît bien proportionnée, sans toutefois avoir la prétention de révolutionner la formule. La calandre, découpée en deux pièces, n'étale pas des dimensions excessives, alors que les phares épousent de belle façon la courbe du capot et donnent de l'assurance au regard. Les designers ont également voulu insuffler du dynamisme sur la ligne latérale. Capot bas, ceinture de caisse ascendante vers l'arrière et ligne de toit lisse donnent un coup d'oeil intéressant.

À bord

À l'instar de la plupart des constructeurs évoluant dans ce segment, Chevrolet a voulu donner une ambiance cossue à cette Cruze. Les teintes de noir lustrées et mates cohabitent sur une planche de bord qui jongle avec les formes organiques et les matières souples et dures. C'est beau, mais lorsqu'on s'en approche, on constate que la finition mériterait un resserrement. Une impression qui se confirme sur la route, alors que certains bruits de craquement troublent en partie la quiétude de l'habitacle. Pour l'espace cependant, la Cruze se positionne de manière très concurrentielle, autant à l'avant qu'à l'arrière. L'ergonomie est aussi sans faille.

Sous le capot

En attendant l'introduction d'une motorisation diesel, la Cruze à hayon est apprêtée avec un seul moteur. Ce quatre-cylindres de 1,4 L turbocompressé développe 153 ch et 177 lb-pi de couple. Lorsque couplé à la très douce boîte automatique (six rapports) du véhicule d'essai, ce moteur traduit la belle progression de General Motors du côté des moteurs turbo. Coupleux à souhait, il présente de l'aplomb en conduite urbaine et en reprises, se comportant d'avantage comme un gros quatre-cylindres. Il peut cependant se montrer quelque peu rugueux à bas régime, un comportement qui n'est pas trop indésirable. Sa consommation de carburant est par ailleurs assez basse, sans en faire un exemple dans le segment.

Derrière le volant

Malgré la présentation extérieure qui suggère une approche sportive, la Cruze à hayon adopte une posture plutôt relâchée par rapport à son mandat. La direction, pas très communicative, présente un vide au centre. Les suspensions mettent l'accent sur le confort, ce qui donne l'impression d'un léger flottement sur bosses. La version Premier essayée dispose de bras en Z (communément appelés bras Watts) pour contenir les mouvements de la poutre arrière. Ça marche assez bien, sans toutefois transformer cette Cruze en compacte avaleuse de virages. Sur l'autoroute, l'excellente insonorisation et la bonne tenue de cap permettent toutefois d'en faire une bonne routière.

Les technologies embarquées

Comme le positionnement de sa campagne de publicité s'adresse aux jeunes conducteurs, la Cruze hatchback joue la carte techno. Elle est offerte de série avec l'intégration des téléphones intelligents par les applications Android Auto et Apple CarPlay ainsi qu'avec un réseau WiFi indépendant 4G LTE accessible par des forfaits de paiement semblables à ceux d'un téléphone cellulaire. Du reste, les options sont réellement à la carte. Malgré ses 29 205 $, la livrée essayée ne disposait pas. par exemple, de GPS, une option supplémentaire trop onéreuse qui aurait fait grimper le prix de 2995 $. La chaîne audio de série fait en outre un travail correct, sans plus.

Verdict

Devant une concurrence qui adopte presque entièrement le hayon chez les compactes, Chevrolet devait riposter à son tour. La Cruze à hayon n'est assurément pas une réponse qui permettra à General Motors d'aspirer aux grands honneurs du segment, mais une riposte honnête permettant d'élargir l'éventail de son offre. Dotée d'un groupe motopropulseur intéressant, cette Cruze n'a malheureusement pas d'arguments différenciateurs assez puissants pour encourager la clientèle loyale à d'autres marques bien campées dans ce segment de changer de voiture. La dissonance entre sa présentation sportive et sa timidité sur la route ne l'aide également pas, tout comme la structure des options proposées, qui mériterait une révision.

La Cruze en bref

Coffre arrière

À 699 L, le volume du coffre arrière de la Cruze à hayon se situe dans la tranche haute du segment, tout juste derrière la Civic à hayon (727 L), malgré une ouverture assez petite.

Freinage

Assez puissant, le freinage pourrait être amélioré sur le plan du comportement en situation d'urgence pour éviter un durcissement de la pédale lorsque l'ABS se met en fonction.

Sécurité

En option (995 $) avec la version Premier, un système d'avertissement des angles morts, d'avertissement de collision imminente et d'aide à la tenue de cap peut être offert sur la Cruze.

Poids

Grâce, entre autres, à son moteur plus léger (20 kg) et à sa structure de carrosserie plus légère (45 kg), la Cruze actuelle est plus légère de 91 kg par rapport à la génération précédente.

Visibilité arrière

En raison de la petitesse de la lunette arrière, la visibilité est plutôt problématique. Heureusement, la caméra de recul est proposée de série.

Fiche technique

Version à l'essai : à hayon Premier

Prix (avec options, transport et préparation) : 29 205 $

Moteur : L4 DACT 1,4 L turbocompressé

Puissance : 153 ch à 5600 tr/min

Couple : 177 lb-pi de 2000 à 4000 tr/min

Transmission (modèle d'essai) : Automatique à six rapports en mode manuel

Architecture motrice : Moteur avant transversal, traction

Consommation (ÉnerGuide) : 7,5 L/100 km

Concurrentes directes : Ford Focus, Honda Civic, Hyundai Elantra GT, Kia Forte5, Mazda3, Mitsubishi Lancer Sportback, Subaru Impreza, Toyota Corolla iM, Volkswagen Golf

Du nouveau en 2017 ? : Nouvelle version (à hayon)