Les rues piétonnières ont la cote et elles permettent aux citadins de se réapproprier la rue et leur quartier. Mais elles ne font pas l'unanimité chez les automobilistes et les commerçants. En France, on escalade au niveau supérieur avec le concept de Fête de l'autoroute.

Quinze sections d'autoroutes d'une cinquantaine de kilomètres au total seront ouvertes au public dimanche 22 mai pour « des manifestations sportives et des animations ludiques », a annoncé un organisme appelé « Association française des sociétés d'autoroutes » (AFSA).

Cette première Fête de l'autoroute se déroulera le 22 mai dans la matinée et jusqu'au milieu de l'après-midi sur le modèle de ce qui existe déjà à Paris avec des voies fermées à la circulation les dimanches et jours fériés et à Montréal sur certaines rues durant toute la belle saison.

À cheval, en échasses ou à la nage

« Nous allons proposer au grand public de découvrir sur un mode à la fois ludique et convivial une infrastructure qui est appréciée de tous (...) Le public pourra circuler à pied, en patin à roues alignées, à vélo, à cheval, en landau (poussette), mais pas en voiture », a indiqué Pierre Coppey, président de l'AFSA.

Quinze sections seront fermées à la circulation et accessibles gratuitement près de Reims, Rueil-Malmaison, Tours, Toulouse, ainsi que dans les Landes ou encore près de Nice, Marseille, Lyon ou Millau. 

Des itinéraires de contournement seront mis en place pour ne pas gêner la circulation.

Parmi les animations proposées figurent un triathlon, avec une piscine qui sera spécialement installée sur l'asphalte pour l'occasion, des concerts, des spectacles d'arts de la rue ainsi que des tours de montgolfière, en grande roue, des initiations au vélo électrique ou aux échasses.

Foie gras sur l'asphalte

Des dégustations de produits du terroir sont prévues.

L'événement, qui pourrait être répété l'an prochain, a occasionné un investissement de « quelques centaines de milliers d'euros ».

« Les autoroutes sont un bien commun auquel les Français sont attachés », a estimé M. Coppey.

Ce « bien commun » est toutefois accessible via des péages et est géré par des sociétés privées critiquées pour leurs profits élevés.

Les sociétés concessionnaires d'autoroutes ont réalisé en 2014 un chiffre d'affaires hors taxes de 9,22 milliards d'euros (près de 1,8 milliard de dollars), selon l'ASFA.

Une opération charme ?

L'Autorité de la concurrence (l'équivalent français de notre Bureau de la concurrence) avait créé la polémique en septembre 2014 en estimant que la « rentabilité exceptionnelle des sociétés concessionnaires d'autoroutes "historiques" » était « largement déconnectée de leurs coûts et disproportionnée par rapport au risque de leur activité ».

Ces entreprises privées affirment quant à elles que leur rentabilité ne doit pas être calculée sur une année, mais sur toute la durée de la concession.

Après un gel en 2015, les tarifs autoroutiers ont augmenté de 1,12 % en moyenne au 1er février, dans la logique des accords entre l'État et les sociétés concessionnaires.