Ce qui coûte le plus cher dans le luxe et l'exception, c'est le symbole. Difficile de faire rêver avec une marque généraliste comme Hyundai. D'ailleurs, le propriétaire aura tendance à dire «J'ai une Equus» alors que celui d'une XJ indiquera simplement «J'ai une Jaguar», un peu comme s'il appartenait à un club!

Ce qui coûte le plus cher dans le luxe et l'exception, c'est le symbole. Difficile de faire rêver avec une marque généraliste comme Hyundai. D'ailleurs, le propriétaire aura tendance à dire «J'ai une Equus» alors que celui d'une XJ indiquera simplement «J'ai une Jaguar», un peu comme s'il appartenait à un club!

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La force des marques de luxe tient autant à la qualité intrinsèque de leurs produits qu'à l'irrationnel et l'imaginaire qui les entourent. Et il y a l'ego des marques. Il existe aussi. Chez Hyundai, il pèse un petit peu plus de 2 tonnes, mesure 5158 millimètres de long et répond à l'appellation d'Equus. Cette voiture coûte entre 64 499$ et 71 999$. On est loin de la petite Accent vendue 13 599$.

Aucun sigle Hyundai ne figure sur la carrosserie de l'Equus dont les lignes évoquent l'opulence. Tout le contraire de sa concurrente, qui elle, ne manque pas d'inspiration tout en parvenant à alléger, dans tous les sens du terme, sa silhouette. Rouler en Jaguar vous classe forcément parmi l'élite, alors que circuler en Equus vous garantira à coup sûr de passer inaperçu. Hyundai n'en a cure. Pour le constructeur sud-coréen, l'essentiel est que les performances offertes en termes de contenu technologique, de confort, voire de services soient à la hauteur des références établies. Et à plusieurs égards, elles les surpassent avec notamment un «valet» chargé de récupérer votre véhicule à l'endroit de votre choix pour les révisions techniques. Jamais n'aurez-vous à vous rendre chez le concessionnaire.

Dérouler la liste d'accessoires

L'Equus est équipée de pratiquement tous les gadgets qui ont été introduits sur ses rivales les plus récentes, y compris la XJ. Comme un agent immobilier vantant les prestations exceptionnelles d'une propriété, les représentants de Hyundai et de Jaguar égrèneront l'interminable liste des douceurs qui agrémentent l'ordinaire. Si on ne le spécifiait vraiment, cette cascade d'équipements pourrait être celle d'une résidence de luxe. À ce jeu, la Hyundai remporte la mise, même si la présentation générale demeure fort traditionnelle. Le moelleux de ses sièges apaise plus que ceux de l'anglaise, plus étroits. Cette dernière, avant-gardiste, nous fait voyager dans un environnement plus feutré et moins rococo que sa rivale sud-coréenne. Une question de goût sans doute?

Sur des bases plus objectives, le dégagement à bord de la Hyundai est un brin supérieur à celui de la Jaguar. En revanche, celle-ci propose une version allongée (L) plus avenante encore. Hyundai aussi, mais cette dernière est réservée au marché sud-coréen exclusivement.

Abordée avec méfiance, sinon une certaine ironie, l'Equus est de ces autos qui séduisent tranquillement. Il faut lui laisser le temps, mais le charme opère à coup sûr. Son moteur V8 témoigne du bon rendement tout en faisant douter de la présence de 429 chevaux. Le chronomètre partage le même avis. Cette Hyundai se fait coller quelques dixièmes par la Jaguar chaque fois que le feu passe au vert.

Sans être techniquement beaucoup plus avancé, le 5 litres de l'anglaise libère plus de couple, et ce, à un régime de rotation beaucoup moins élevé. À ces avantages, s'en ajoutent deux autres: le poids et la boîte de vitesses. Nettement plus légère en raison de son châssis en aluminium, la XJ retient également les services d'une semi-automatique à six rapports moins étourdie que celle de la Hyundai qui en compte deux de plus. Et même si le futur propriétaire de l'une de ces autos n'attache sans doute aucune importance, la Jaguar consomme moins et jouit d'une autonomie supérieure.

À peine moins imposante et, pourtant, on a la sensation au volant de la XJ de conduire une auto plus petite, plus maniable. Il s'agit que d'une impression. La Jaguar concède à cette rivale sud-coréenne seulement 36 millimètres en longueur et 42 millimètres en hauteur. Elle est cependant plus large ("5 mm) et vire moins court, donc plus difficile à garer.

Sur une route dégagée, la Jaguar jouit en toute sécurité d'un châssis très efficace, avec sa suspension mieux pilotée encore que l'Equus pour garder la bonne trajectoire. Sans doute les 385 chevaux de son moteur V8 semblent un peu justes pour les sensations, mais Jaguar a prévu le coup. Elle offre, sur les versions supérieures (lire plus coûteuses), de suralimenter cette mécanique d'un compresseur. Avec ou sans ce dernier, l'Equus ne parvient pas à suivre le rythme imposé par la XJ. Ses aides à la conduite - antipatinage, correcteur de stabilité, antiblocage - sont constamment sur un pied d'alerte. Et son conducteur aussi. Le déclenchement de ces béquilles électroniques survient brusquement et brise l'élan de l'Equus. On peut toujours tout débrancher, mais il faut alors composer avec un comportement tantôt survireur, tantôt sous-vireur, pour le moins épuisant. La Jaguar surfe sur les virages sans jamais perdre l'équilibre. Sa direction, un brin légère, est autrement plus communicative que celle de la Hyundai. Moins ouatée surtout. Elle freine plus énergiquement aussi. En revanche, côté confort, la Hyundai fait mieux. Ses éléments suspenseurs plus souples (en mode normal) sautillent moins sur les bosses et les saillies.

Et ça coûte?

L'Equus peut mettre à l'avant un rapport prix/équipement royal. Alors que, chez Jaguar, beaucoup d'accessoires se paient, et souvent très cher, la Hyundai n'en propose aucun. Il y a deux versions dont le niveau d'équipement va en crescendo: Signature et Ultimate. Mais de là à se prendre de passion pour elle...

Photo fournie par Hyundai

Photo fournie par Jaguar