Six mois après son lancement aux États-Unis, la petite citadine Fiat 500 conquiert peu à peu les conducteurs des grandes villes, branchés ou nostalgiques de la marque italienne.

Même s'il est un peu tôt pour affirmer que le retour après 27 ans d'absence sur le marché américain de la marque italienne est un franc succès, les ventes sont prometteuses, estiment plusieurs analystes.

Fiat a écoulé plus de 11 000 unités depuis mars, principalement dans les grandes métropoles californiennes et de la côte est. La marque a aussi vendu près de 3900 exemplaires au Canada.

"Les débuts ont été un peu difficiles, remarque Brandi Schaffels, du site spécialisé Truecar.com. Mais ces deux derniers mois, Fiat a vendu plus de 3000 unités par mois et la marque est très fière de rattraper déjà les résultats de la Mini Cooper", modèle qui attire une clientèle similaire.

"En tant que conductrice à Los Angeles, je vois maintenant des Fiat 500 tous les jours sur les routes, note-t-elle. Elle est sympa, sportive, a du style", et les Américains "sont de plus en plus ouverts à l'idée de voitures vraiment petites".

Pour les séduire, Fiat leur a réservé quelques spécificités: une silhouette plus sportive, des accoudoirs, une console centrale et une transmission automatique à six vitesses.

L'objectif initial était de vendre 50 000 unités par an en Amérique du Nord. Mais le réseau de concessionnaires met du temps à se mettre en place. Fiat s'appuie sur les vendeurs de Chrysler, dont il a pris le contrôle opérationnel en 2009. Mais "les acheteurs de Jeep et pick-up Ram ne sont pas les mêmes que ceux de la 500", note Ariel Gavilan, porte-parole de la marque.

Aussi, les concessionnaires intéressés doivent se doter d'un espace de présentation à part. "Cette structure supplémentaire prend du temps à construire. Il y a eu des problèmes d'autorisations", ajoute M. Gavilan. Les Américains ne peuvent donc se tourner actuellement que vers 102 revendeurs, 130 d'ici la fin de l'année.

"La situation du marché automobile n'a pas non plus aidé" Fiat à atteindre son objectif "ambitieux", souligne Rebecca Lindland, d'IHS Automotive, elle-même nouvelle propriétaire d'une 500. La marque "pourrait certainement en vendre plus. Beaucoup de gens sont vraiment intrigués quand il voit la voiture".

Compétition féroce

Le prix, 15 500$ pour le modèle de base contre 19 500$ pour la Mini, et le maintien à un niveau élevé des prix de l'essence jouent en faveur de la marque. Mais Fiat doit maintenant parvenir à conserver des ventes mensuelles supérieures à 3000 unités, ce qui serait "une bonne performance pour une voiture de cette nature dans le pays", souligne Bill Visnick, du site edmunds.com.

La Fiat 500 fait face à des modèles disposant d'une notoriété et d'un réseau beaucoup plus établis, souligne-t-il: la Nissan Versa (8566 unités en août), la Ford Fiesta (5833) ou encore la Hyundai Accent (5289).

Les voitures comme la Fiat 500 "ont tendance à réaliser de fortes ventes dans leur phase de lancement en raison de la nouveauté qu'elles apportent", remarque-t-il. C'est "comme un accessoire de mode". La présentation de la "500 by Gucci", une série personnalisée par la griffe italienne, lors de la semaine de la mode à New York et la nouvelle campagne publicitaire incarnée par la chanteuse Jennifer Lopez accentuent cette tendance de produit chic et branché. Mais pour entretenir l'intérêt des Américains, Fiat a prévu le lancement de plusieurs modèles à quelques mois d'intervalle: après l'arrivée cet été de la Fiat 500 Cabrio puis de la "500 by Gucci", Fiat va lancer le modèle sport 500 Abarth début 2012 et une version électrique fin 2012.

Photo: Eric Lefrançois, Collaboration spéciale

Fiat 500 Abarth