Combien de temps peut-on attendre au volant avant d'être servi? Pourrait-on se faire pincer par la police à Montréal à la sortie d'un resto-minute? La Presse s'est livrée à un petit exercice de chronométrage.

À Montréal, il est interdit, depuis 2008, de laisser fonctionner pendant plus de 3 minutes, par période de 60 minutes, le moteur d'un véhicule immobilisé. Cela constitue une nuisance et une infraction punie d'une amende de 50$.

Constatation de notre petite expérience, un agent de police seul aurait bien du mal à faire respecter ce règlement. Entre le chronométrage des arrêts d'un véhicule et l'interception de celui-ci, il y a plus qu'un pas... Une patrouille ne serait pas beaucoup plus efficace non plus. Sans compter qu'il faudrait un chronomètre pour chaque véhicule de la file d'attente... On imagine le ridicule de la situation.

Ce n'est pas en se présentant en dehors des heures de repas que l'on risque de s'éterniser à un service au volant. Dans ce cas-ci, nous avons chronométré un temps d'arrêt moyen cumulé de 1min 30s entre le moment où la commande est passée et le moment où le client repart.

Le matin à l'heure du café, l'arrêt le plus long relevé (à la commande) lors de notre passage à un établissement de restauration rapide a été de 2min 33s. À ce moment de la journée, les automobilistes ont chacun immobilisé leur véhicule sans couper le moteur pendant un temps moyen cumulé de 2min 25s. Une durée pendant laquelle les gaz d'échappement sont rejetés dans l'atmosphère. De la part d'un véhicule, une fois, dans une journée. Pour avoir un café et un beigne, rappelons-le. Notons qu'un automobiliste a été à l'arrêt pendant un temps cumulé de 6min 40s.

À une heure de pointe, en soirée, ce temps d'attente cumulé au volant est en moyenne de 3min 21s. Comme quoi le trio du soir réclame plus de temps que le café et la beigne du matin. Quoi qu'il en soit, c'est, chaque fois, laisser fonctionner pendant plus de trois minutes le moteur d'un véhicule immobilisé.