Après la location, l'autopartage, la voiture en libre-service et la copropriété de véhicules, voilà que le prêt à l'heure fait des adeptes. Ou comment emprunter l'auto d'un inconnu pour aller faire un saut chez IKEA.

Certains proposent d'eux-mêmes cette forme d'autopartage à leurs amis, d'autres passent pour cela par une agence. Comme Getaround, à San Francisco et à San Diego. Cette entreprise sert d'intermédiaire entre des particuliers propriétaires d'une voiture et des personnes désireuses d'en louer une très occasionnellement.

Par l'entremise de son site internet ou de son application iPhone, on a accès à une liste de voitures et de leurs propriétaires. D'un simple clic, on sait quel est le véhicule disponible le plus proche de chez soi ou du bureau, à quelles heures de la journée et à quel endroit. Chaque propriétaire est libre de fixer le tarif horaire du prêt de sa voiture. La fourchette varie généralement de 5$ US à 15$ US.

Une fois approuvé par le propriétaire, le locataire occasionnel - responsable de l'essence - a accès à la voiture grâce à son iPhone connecté à un dispositif d'ouverture des portes installé sur la voiture prêtée. Ceux qui n'ont pas de téléphone intelligent peuvent faire les mêmes démarches par le site internet, mais devront rencontrer le propriétaire pour avoir les clés.

L'inscription à ce service est gratuite pour les locataires, mais Getaround leur prélève 1$ US à chaque location. Les propriétaires de véhicule voient Getaround prendre 40% de commission sur leur tarif horaire qu'ils ont fixé eux-mêmes. En tarifant 8$ US de l'heure en moyenne, les propriétaires conservent donc 4,80 $ US.

Getaround affirme se renseigner sur les conducteurs et faire une vérification des véhicules avant d'autoriser l'accès à son service. «Lorsque vous louez une voiture pour la première fois, votre numéro de permis de conduire est relevé pour s'assurer que vous répondez aux conditions d'admissibilité», avertit l'entreprise. Après chaque utilisation, propriétaire et locataire évaluent l'autre partie et chacun fait rapport. Getaround fournit une assurance complète avec une franchise de 500 $ US.

Getaround est le dernier joueur en date dans le domaine du partage de voitures. Ce concept ne sera-t-il qu'un feu de paille? Il fait en tout cas miroiter aux automobilistes un certain gain financier: de quelques centaines à quelques milliers de dollars par année, selon le tarif horaire et le nombre d'heures de prêt.

Un service pratique et économique

Le principe n'est pourtant pas nouveau en soi. Depuis un an, Maxime prête occasionnellement sa voiture à certains de ses amis le temps d'une ou deux journées ou d'un aller-retour pour une simple course. Le tout moyennant 5$ ou 10$ pour l'essence, selon l'utilisation. Un service pratique et économique pour les deux parties qui repose sur une certaine confiance et qui ne pose pas de problème pour sa compagnie d'assurances.

«J'ai commencé à faire ça quand, dans la même semaine, une amie m'a dit combien lui coûtait la formule Communauto - cher! - et qu'un autre ami m'a raconté qu'il était en train de magasiner une voiture alors qu'il ne s'en serait servi qu'une fois par semaine, et encore... Il y a un parc automobile de deux millions de voitures à Montréal, pas besoin d'en rajouter (surtout quand on n'en a pas besoin souvent), il n'y a qu'à demander à quelqu'un qui en a une», explique Maxime.

«Les gens doivent s'organiser pour venir chercher l'auto eux-mêmes. Je ne m'occupe pas d'aller la porter, ni d'aller la récupérer. Ça ne me cause pas trop d'inconvénients de ne pas toujours avoir l'auto, parce que moi-même, je ne m'en sers en moyenne qu'une ou deux fois par semaine.»

Il est impossible de savoir dans quelle mesure ce genre d'initiative personnelle existe. À moins qu'une entreprise comme Getaround ne se pose en intermédiaire.