Québec resserre les règles pour les apprentis conducteurs.

Le système à points de leur permis probatoire sera pourvu d'une échelle qui sera plus longue à gravir. C'est ce qui a été dévoilé en marge de la conférence de presse sur le bilan routier du Québec, mardi, dans la Vieille-Capitale.

Actuellement, l'apprenti conducteur reçoit un permis de quatre points pour une durée de 24 mois, après quoi il a droit au permis régulier de 15 points.

Mais à compter de cet été, l'attribution des points sera plus graduelle, afin d'inciter le nouveau conducteur à la prudence, à modérer ses ardeurs au volant.

Le nouveau conducteur obtiendra un permis de seulement huit points jusqu'à 23 ans. Pour l'année suivante il passera à 12, puis à 25 ans seulement, au maximum de 15 points.

La Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) veut ainsi contrer la délinquance qu'elle constate dès l'attribution du permis régulier.

«Quand ce processus (d'attribution du permis à 15 points) arrivait (à terme), il y avait une espèce de phénomène d'euphorie chez le jeune», a expliqué, à la conférence de presse, le président de la Table québécoise de la sécurité routière, Jean-Marie De Koninck.

«(Le jeune) se disait: «J'ai des points en masse, je vais pouvoir être délinquant'. Son subconscient faisait en sorte que c'est ça qui arrivait.»

L'apprenti âgé de plus de 25 ans obtiendra toutefois, au terme de sa période probatoire, un permis de 15 points régulier.

Le ministre des Transports, Sam Hamad, a indiqué que le nouveau permis graduel devrait être mis en place à compter de juin.

Par ailleurs, la Table de sécurité routière a mis sur pied un comité pour réfléchir à la possibilité d'instaurer un système d'éducation continue du conducteur, de la mise à jour de ses connaissances et de son perfectionnement.

«On obtient son permis de conduire à 17-18 ans et après on ne fait rien, on ne met pas à jour, a déploré M. De Koninck. Est-ce qu'on devrait avoir un processus d'éducation continue, comme ça se fait dans d'autres pays?»