Les constructeurs automobiles Renault et Nissan ont officialisé mercredi à Bruxelles leur alliance avec l'allemand Daimler, un rapprochement limité qui se traduira par des prises de participation croisées et une coopération industrielle.

Nissan, son partenaire Renault et Daimler ont évoqué dans un communiqué «une coopération stratégique étendue» sur le développement en commun de petits véhicules, notamment les futures générations de Smart et Renault Twingo, «y compris des versions électriques».

 

Selon le président du conseil d'administration de Daimler, Dieter Zetsche, cette alliance est justifiée par une hausse de la demande pour les petits véhicules, un secteur hautement concurrentiel. «Dès maintenant et pour le long terme, nous renforçons notre compétitivité dans le segment des petits véhicules et des véhicules compacts, et réduisons notre empreinte en CO2», a déclaré M. Zetsche, assurant que cela n'affecterait «nullement l'identité de chaque marque» et excluant une fusion future.

 

«Ensemble, nous allons élargir notre offre de produits, optimiser les ressources disponibles et développer des technologies innovantes», a précisé le PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn. Les constructeurs français et nippon ont vendu 6,1 millions de véhicules en 2009, contre 1,6 million pour Daimler, dont les précédentes unions avec l'Américain Chrysler et le Coréen Hyundai s'étaient soldées par un échec.

 

Renault et Nissan entreront dans le capital de Daimler à hauteur de 1,55% chacun, tandis que Daimler prendra une participation de 3,1% dans Renault et de 3,1% dans Nissan.

 

Selon les dirigeants de Renault et Daimler, chacun des deux constructeurs devrait ainsi de réaliser 2,67 milliards de dollars d'économies en synergies et ventes supplémentaires sur les cinq prochaines années.

 

Le groupe Renault, qui détient 44% de Nissan, avait révélé en fin d'année dernière qu'il était en discussion avec Daimler, fabricant des Mercedes et des Smart, et d'autres partenaires potentiels pour réduire les coûts fixes et doper les volumes.

 

Développement commun de la Smart

 

L'accord officialisé mercredi prévoit la mise en place d'une «architecture commune pour les petits véhicules» permettant le développement en commun, avant leur lancement en 2013, de la Smart Fortwo de Daimler et de la Twingo de Renault, y compris dans leur version électrique. L'usine française Smart de Hambach fabriquera les versions deux places de ces modèles tandis que les versions quatre places seront produites sur le site Renault de Novo Mesto, en Slovénie.

 

Les constructeurs développeront aussi en commun des «moteurs diesel et essence très performants en consommation», selon leur communiqué. Daimler fournira des moteurs pour équiper les voitures de luxe Infiniti de Nissan, et utilisera à son tour des moteurs Renault-Nissan, notamment pour l'utilitaire Vito de Mercedes-Benz.

 

L'accord, qui prévoit également une collaboration dans le domaine des véhicules utilitaires légers, garantit «la sauvegarde des identités de marque et de produits de chaque partenaire tout en offrant des structures de coûts hautement compétitives», ont souligné les trois constructeurs dans leur communiqué.

 

L'alliance sera pilotée par un comité de coopération co-présidé par MM. Ghosn et Zetsche.