La Focus est le nouveau Modèle T de Ford et Alan Mulally, son président, est son sauveur. Si la Focus est un succès, Mulally aura peut-être été aussi important que Henry Ford dans l'histoire de l'Ovale bleu.

Ce raccourci résume ce que la plupart des observateurs pensent de ce qui se passe à la compagnie de Dearborn depuis 2006, quand Mulally, ancien patron chez l'avionneur Boeing, a été recruté par le petit fils de Henry Ford, William Clay Ford.

 

Lors du récent Salon de l'auto de Detroit, le patron de Ford, Alan Mulally, a été l'invité d'honneur de l'Economic Club de Detroit. La conférence a pris des airs de love-in pour sauveur de Ford. Au premier jour du Salon, aussi, il s'est adressé à la foule sur la scène du Cobo Center, où tous les groupes rock jouent lorsqu'ils viennent en tournée à Detroit: à un moment remarquable sur la scène, au début de son allocution, le tout Detroit financier et la presse automobile internationale ont traité M. Mulally comme une rock star.

 

C'était clairement un moment de grâce pour Mulally, qui souhaite qu'on se souvienne de lui comme «celui qui a recentré Ford sur Ford».

 

Après des années difficiles à restructurer Ford, à gérer de front les trois dimensions du problème «les coûts, la culture et le produit», M. Mulally a vécu ce moment de grâce en public devant ses pairs.

 

Sous Mullally, Ford a été le seul constructeur des Trois de Detroit qui n'a pas fait faillite et qui s'est passé de l'aide de l'État. Il a assaini les finances et la gestion de Ford et grâce à son passé d'avionneur, il en est venu à sa grande idée est de construire une voiture commercialisable dans le monde entier, comme on le fait avec un avion.

C'est la petite Fiesta et c'est surtout la nouvelle Focus, sur laquelle Ford mise gros.

 

À lire dans le magazine économique français Les Échos.