En 2010, si le marché de l'automobile ressemble à décembre 2009, on pourra dire que la crise est passée.

Le mois dernier, quatre provinces, Terre-Neuve (29,1%), la Nouvelle-Écosse (26,2%), l'Île-du-Prince Édouard (25,3%) et l'Ontario (23,1%), ont rapporté des ventes en hausse de plus de 20% par rapport au mois de décembre 2008. De plus, deux autres provinces importantes, le Québec (19,4%) et la Colombie-Britannique (18,9%), étaient juste en deçà de la barre des 20% de hausse.

 

C'est ce que montrent les statistiques annuelles ventilées par provinces par l'analyste automobile Dennis DesRosiers.

 

«Seule ombre au tableau, l'Alberta semble être la seule province où le marché est en panne sérieuse. Les ventes sont en hausse de 4,2%, mais la moyenne nationale est en hausse de 17,8%», dit M. DesRosiers.

 

Toutes les provinces ont terminé l'année en baisse par rapport à 2008. La baisse nationale a été de 10,7%. Le Québec a mieux fait, avec une baisse annuelle de «seulement» 8,6%.

 

Alberta: «10 ans de comportements stupides»

 

La pire province a été l'Alberta (-21%). La reprise tarde en Alberta en raison de «la consommation excessive durant le boum pétrolier, quand les Albertains cordaient des véhicules neufs dans leurs entrées; la plupart étaient des mastodontes, écrit M. DesRosiers. Ils paient pour cette surconsommation aujourd'hui.»

 

M. Desrosiers estime que le pire est encore à venir pour les Albertains à ce sujet: «Ça prend plus qu'un an pour se remettre d'une décennie de comportements d'achat stupides.»

 

Les deux autres provinces ayant des marchés importants ont terminé l'année avec les baisses suivantes: Ontario 7,7%; Colombie-Britannique, 15,1%. La baisse annuelle des ventes a été la moins dure (3,9%) dans l'Île-du-Prince-Édouard, mais on peut vraiment parler d'un microclimat économique. C'est tant mieux pour les concessionnaires (le concessionnaire?) de la belle île, mais la petitesse de ce marché est un échantillonnage non significatif à l'échelle du pays.

 

Il s'est vendu 5484 voitures dans l'île en 2009, quatre fois moins qu'au Québec durant le seul mois de décembre, et 100 fois moins qu'en Ontario durant toute l'année.