Un pneu, ça use. On ne parle pas ici de la gomme, mais du portefeuille et de la santé. Ces temps-ci, l'industrie du caoutchouc accélère en matière de sensibilisation. Le message? Une pression appropriée des pneus réduit les émissions de gaz carbonique et les factures de carburant. Et peut éviter bien des écarts... de conduite.

L'Association canadienne de l'industrie du caoutchouc (ACIC) s'y met à son tour. De concert avec l'Office de l'efficacité énergétique du ministère fédéral des Ressources naturelles, elle est partie en croisade contre les pneus mal gonflés.

 

«Oui, on doit vendre, mais comme entreprise on a une responsabilité environnementale, dit Gilles Paquette, porte-parole de l'ACIC. On veut être perçu comme faisant notre part pour l'environnement. Et on veut changer la perception de l'achat d'un pneu. L'achat d'un pneu ne doit pas être qu'une obligation.»

Les automobilistes canadiens doivent donc raisonner selon leur portefeuille, leur santé et leur sécurité. Ressources naturelles Canada estime que ceux-ci brûleront inutilement 643 millions de litres de carburant en 2009 parce qu'un ou plusieurs de leurs pneus ne sont pas assez gonflés. Ce carburant gaspillé dégagera approximativement un million de tonnes de gaz carbonique supplémentaire dans l'atmosphère. L'ACIC a calculé que les automobilistes pourraient économiser jusqu'à près de 580 millions en factures inutiles.

Selon une enquête menée en 2003 pour le compte de l'ACIC, 70% des véhicules sur les routes du Canada ont au moins un pneu trop ou pas assez gonflé, peu importe le jour. Vingt-trois pour cent ont un pneu sous-gonflé de plus de 20%, ce qui représente un risque d'accident. Et seulement un automobiliste canadien sur deux mesure la pression de ses pneus au moins une fois par mois.

Un pneu sous-gonflé ne roule pas aussi bien qu'il le devrait. La résistance au roulement est accrue, le véhicule brûle plus de carburant, les émissions nocives augmentent, de même que les coûts.

Si Transports Canada émet des recommandations dans son guide Roulez sur l'air, il revient aux provinces de légiférer sur la pression des pneus. Au Québec, il faut se référer au Code de la sécurité routière et à son règlement sur les normes de sécurité des véhicules routiers. L'article 120 décrit les obligations du propriétaire à cet égard.

En Californie, par contre, ce sont les garagistes qui sont visés. Une résolution récemment adoptée par une agence gouvernementale - l'Air Resources Board - les oblige à vérifier la pression des pneus à chaque entretien.

Particulièrement zélés, les fonctionnaires californiens ont même voulu imposer pour cela l'achat de manuels et d'équipement.

Économiser le carburant et polluer moins passe déjà par une mesure mensuelle de la pression et par un gonflage conforme aux recommandations du fabricant.

Pour en savoir plus: www.pneusenforme.ca