À peine née, déjà star! La Mustang a été chantée par Gainsbourg, pilotée par Hallyday et a partagé la vedette avec Steve McQueen.

Puis, la Mustang II est apparue. Dès lors, et pendant près de 30 ans, Ford a galvaudé le style de sa star, menacé de la retirer. Puis, Dieu soit loué, le constructeur a réaffirmé sa foi en ce modèle avec l'arrivée d'une vraie nouvelle génération, en 2004. Et de manière à soutenir ses convictions, Ford a revitalisé ses moteurs et a vêtu la nouvelle Mustang d'une robe aux accents rétro dont la filiation avec la version originale, présentée en 1964 1/2, saute aux yeux et au coeur. 

En rupture totale avec l'errance esthétique dont elle a été la victime pendant de nombreuses années, la Mustang présente un profil équilibré. Sans porte-à-faux importants, elle dégage une force et un dynamisme renouvelés cette année, comme le laisse voir sa partie avant partiellement redessinée. En fait, seule la ligne du pavillon n'a pas été gommée par les stylistes, si l'on fait abstraction du toit en verre proposé en option. Tout le reste, phares, calandre, capot et ailes, l'a été; tous portent le sceau de la nouveauté.

 

Aussi, un oeil exercé remarquera que l'antenne radio loge maintenant derrière et que les gicleurs de lave-glace se cachent sous l'entretoise qui sépare le compartiment moteur de la cabine. Cette dernière, source de plusieurs critiques, s'enrichit d'une nouvelle présentation à la fois plus moderne et meilleure sur le plan de l'ergonomie. Mieux insonorisée aussi. Aucune de ces retouches n'a cependant permis de gains au chapitre du volume intérieur, toujours taillé sur mesure pour deux adultes, deux jeunes enfants et quelques bagages.

Un moteur gonflé

Pour 2010, la Mustang gonfle encore la puissance de son moteur V8, qui fait dorénavant 315 chevaux. Un rendement plutôt décevant considérant la puissance avancée par la concurrence et ce, avec deux cylindres en moins. Que dire du V6 offert par Ford qui ne parvient pas à tirer profit de sa cylindrée (4 litres) pour repousser les assauts d'une concurrence à la fois plus musclée et parfois même plus sobre à la pompe. Dommage, car n'en déplaise aux puristes, la Mustang V6 demeure la plus recherchée par les consommateurs.

Les détracteurs de la Mustang ne manqueront pas, par ailleurs, de rappeler que ce modèle 2010 repose toujours sur une architecture obsolète en raison de son essieu rigide. Pour défendre leur choix, ses concepteurs souligneront qu'il s'agit d'une demande formulée par les inconditionnels de la marque. On ne touche pas. Archaïque sans doute, cette suspension arrière a cependant fait l'objet de plusieurs raffinements et atteint aujourd'hui un niveau de sophistication inégalé. Pour preuve, la Mustang ne danse plus sur les bosses, comme elle le faisait jadis.

 

Plus civilisée, la Mustang ne vous oblige plus à traîner le numéro d'urgence de votre chiropraticien sous le pare-soleil. Plus prévisible, elle autorise une conduite plus coulée et elle a la délicatesse de décrocher moins violemment qu'autrefois. Malheureusement, ces aspects positifs sont partiellement gommés par la direction qui communique avec une certaine lâcheté le travail des roues directrices.

Moins fonctionnelle qu'une Challenger (Dodge), moins véloce qu'une Camaro (Chevrolet), ses cibles avouées, la Mustang a cependant trois atouts dans sa manche: un prix plus attractif, une déclinaison de 540 chevaux (Shelby GT500) et la disponibilité d'une version cabriolet qui a le mérite de vous écheveler tout en vous évitant les contraventions.