D'ici quelques semaines, le comédien Rémi-Pierre Paquin qui incarne Rémi, un loser dans la télésérie Les Invincibles, pourra s'en donner à coeur joie: il reprendra enfin les commandes de sa Mustang GT, laquelle est entreposée chez ses parents depuis l'automne passé. «C'est le fun de remiser une voiture, parce qu'au printemps, quand on la sort, c'est comme si on la redécouvrait. C'est comme avoir une nouvelle blonde», dit-il.

Les nouvelles idylles étant toujours très passionnantes à leurs débuts, Rémi-Pierre Paquin sait qu'il devra encore faire preuve d'un peu de retenue. Bref, qu'il devra mettre la pédale douce. Les contraventions pour excès de vitesse, il connaît. Il y a quelques années, il a même failli perdre son permis de conduire à cause des points d'inaptitude inscrits à son dossier.

 

>>> Nos photos de Rémi-Pierre Paquin et de son Jeep Liberty

Conduire un véhicule motorisé est une seconde nature pour le comédien de 34 ans. Dès son plus jeune âge, dans sa Mauricie natale, il a entre autres été initié à la motoneige et aux véhicules utilitaires (comme le Terra-Jet) par ses deux frères cadets. Ado, il se promenait librement avec l'un des pick-up de son père, un entrepreneur de Grand-Mère.

Dès qu'il achète une voiture, neuve ou usagée, Rémi-Pierre Paquin se fait un devoir de la «tester». L'automne dernier, en remisant sa Mustang, il s'est acheté un Jeep Liberty, qu'il revendra sous peu. «Dès les premières neiges, dit-il, quand les magasins sont fermés, je vais toujours dans le stationnement d'un centre commercial faire des dérapages contrôlés. Il n'y a rien de mieux pour connaître le comportement de son auto. On devrait encourager ça au lieu de punir les jeunes qui le font.»

Ce n'est pas d'hier que Rémi-Pierre Paquin aime mesurer les limites de ses autos. À 16 ans, il s'est offert une Renault 5 et l'a poussée jusque dans ses derniers retranchements. «J'ai fait du motocross dans le bois avec ma Renault. C'était un tank. Je l'ai poussée à bout. Quand elle est morte, son châssis était fendu sur toute la longueur. J'ai dû payer pour l'envoyer à la scrap», s'étonne-t-il encore.

Il a par la suite conduit une Suzuki Swift avec laquelle il s'est rendu jusqu'en Basse-Californie, au Mexique, avec l'un de ses copains. «Le jour, on conduisait et on visitait. La nuit, on dormait dans l'auto en bobettes.» Il ne compte plus le nombre de fois où il a conduit jusqu'en Floride pour aller visiter ses parents en hiver.

Au début de la décennie 2000, Rémi-Pierre Paquin a eu droit au meilleur des deux mondes, soit à la puissance et au luxe. Son père lui a vendu sa Cadillac STS, dotée d'un moteur de 300 chevaux. Mais les coûts d'entretien et de réparation trop élevés (notamment à la suite d'un accident sur l'autoroute 40) ont mis fin à cette belle relation entre le double bachelier (théâtre et communications) et la belle Américaine.

Pour cet aficionado de vitesse, le rêve ultime serait de posséder une Porsche. Lors d'un party réunissant toute l'équipe des Invincibles, son fantasme a momentanément été assouvi: quelqu'un est justement arrivé avec une Porsche 911 turbo. «Je l'ai conduite! J'en avais presque les larmes aux yeux. Je suis en sevrage depuis ce temps-là», lance à la blague celui qui anime depuis la mi-janvier la série Rock n' Road, à Musique Plus.

L'automobile est aussi un lieu de recueillement et de réflexion pour Rémi-Pierre Paquin. Il s'y sent bien. C'est là qu'il écoute tous ses nouveaux CD. C'est aussi là qu'il trouve la majorité des idées relatives au Festival de théâtre de rue de Lachine, une manifestation qu'il a cofondée il y a 12 ans.

À écouter Rémi-Pierre Paquin et n'en déplaise aux écologistes, la vie serait ennuyante sans auto.

 

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Communauto entre copains


À défaut d'être suffisamment riche pour pouvoir collectionner les voitures, Rémi-Pierre Paquin envisage la possibilité d'acheter certains modèles d'automobiles en copropriété. Pour ce faire, il fera équipe avec ses amis, le cinéaste Ricardo Trogi et le comédien Patrice Robitaille.

«On aime bien parler d'autos ensemble. Comme première voiture, on va peut-être s'acheter une Corvette des années 70», explique le Rémi des Invincibles.

Bien sûr, fonctionner de la sorte peut créer des tensions entre les copropriétaires. À qui le tour? Est-ce que je peux garder l'auto plus longtemps? Rémi-Pierre Paquin n'y voit que des avantages. «C'est moins cher de fonctionner comme ça. Et en plus, on ne se fatigue jamais de voir la voiture, car on n'a pas l'impression qu'elle est à nous», dit-il.