Décembre aura été la conclusion logique de ce qui restera dans les annales comme l'une des plus mauvaises années de l'histoire pour l'industrie automobile. Et les perspectives ne sont guère rassurantes pour 2009.

Conséquence: les constructeurs automobiles jouent la carte de l'extrême prudence et du repli. Tous comptent désormais fabriquer moins de véhicules qu'un an plus tôt pour faire face aux conditions de marché qui s'annoncent plus difficiles que prévu. La faible fin de l'année incitera sans doute plusieurs constructeurs à revoir leur copie et leurs pronostics d'ici quelques semaines. La prudence des constructeurs dans leurs prévisions donne corps à l'hypothèse voulant que la crise s'étale sur encore deux ou trois ans.

 

Ce n'est qu'à son terme que le consommateur pourra véritablement juger de son ampleur puisque la voiture de demain se conçoit aujourd'hui. Déjà, certains constructeurs ont annoncé le maintien de certains de leurs futurs produits, d'autres de leur abandon. Mais combien entretiennent encore l'espoir de remplir toutes leurs promesses? La crise actuelle ne représente-t-elle pas l'excuse rêvée pour repousser la mise en marché de voitures électriques (promise à l'horizon 2010) ou pour interrompre les recherches visant à réduire la dépendance de cette industrie à l'égard du pétrole? La crise qui frappe l'automobile ne peut attendre? La planète non plus!

 

La crise qui affecte l'ensemble des constructeurs automobiles (pas seulement américains) a monopolisé beaucoup d'attention ces derniers temps. On interpelle les gouvernements (c'est-à-dire les contribuables) pour des subventions, des prêts, mais est-ce la véritable solution: distribuer des chèques?

Les tenants de la ligne dure préconisent le retour de mesure protectionnistes (quotas d'importation, taxes additionnelles, etc.) pour venir en aide à leur industrie nationale, d'autres plus libéraux invitent plutôt les gouvernements à faire preuve de plus d'introspection en leur suggérant de faire front commun en unifiant leurs différentes réglementations. Tiens, la bonne idée. En effet, pourquoi ne pas instaurer à terme une norme mondiale pour les tests de collision ou d'antipollution et permettre du coup un véritable libre-échange automobile? Ainsi, pour peu qu'un véhicule rencontre les normes mondiales, il obtient automatiquement un visa pour le monde. Évidemment ces mesures ne se limiteraient pas qu'aux constructeurs automobiles. Elles s'appliqueraient également aux pétrolières qui seraient alors forcées de nous servir (en Amérique du Nord) une essence aussi propre qu'en Europe, aux équipementiers qui pourraient accélérer leurs recherches et réduire leur coût de revient, etc. Preuve que ce n'est pas un rêve éveillé, le Canada assouplira, à compter de septembre 2009, ses normes en matière de pare-chocs. Ainsi, le nouveau règlement fera notamment passer la vitesse d'essai de 8 à 4 km/h dans le cas des impacts avant et arrière. Avec cette diminution, le Canada aligne ses vitesses d'essai à celles des États-Unis et de l'Europe et ouvre ainsi la porte à l'arrivée de nouveaux modèles.

Plus concrètement, si une harmonisation complète des différentes législations en cours avait lieu, cela signifierait pour GM ou Ford, par exemple, la possibilité de commercialiser dans un délai très court des véhicules issus de leurs filiales européennes mieux adaptés encore aux attentes des consommateurs nord-américains. Cela permettrait également à ces derniers d'acquérir une 500 ou encore une C6 si Fiat et Citroën ambitionnent de conquérir de nouveaux marchés. Ce serait bien sûr le souhait de plusieurs enthousiastes et puisque c'est Noël, on a bien le droit d'y croire un peu, non?

Un rêve à notre portée

Si la tendance se maintient, le Québec connaîtra peut-être son meilleur bilan routier cette année. Au mois d'octobre, 481 personnes ont perdu la vie sur les routes québécoises, une diminution de 8,4% comparativement à la même période l'année précédente, où 525 personnes - 44 de plus - avaient péri dans des accidents de la circulation.

Le bilan s'est aussi amélioré en ce qui a trait au nombre d'accidents causant des blessures graves. Les 2002 blessés graves répertoriés au cours des 10 premiers mois de l'année signifient une baisse de 19,7% comparativement à la période correspondante l'année dernière. Bravo! Et sur cette note encourageante, toute l'équipe du cahier L'Auto vous souhaite de très joyeuses Fêtes et une année automobile remplie de bonheur.