On connaît par coeur la signification des acronymes PFK, voire PKP. En voici un nouveau: PDK, pour Porsche DoppelKupplungsgetriebede. Puisque la firme de Stuttgart a renoncé à l'idée de traduire ce néologisme dans la langue de Molière (ou celle de Shakespeare), voici de quoi il retourne: c'est une boîte à double embrayage.

Cela n'a rien de bien révolutionnaire dans l'industrie ni même chez Porsche, qui utilise cette technique en compétition depuis bientôt 30 ans. Il était grand temps de la voir arriver en production de série, en remplacement de la vieillissante boîte Tiptronic.

 

Mais la PDK n'est pas la seule nouveauté à bord de la 911 cette année. Bénéficiant d'une aura de légende, cette Porsche est en constante évolution depuis 45 ans déjà. Cette année, les transformations sont plus techniques qu'esthétiques. Ainsi, le six cylindres à plat monté en porte-à-faux à l'arrière fait appel à un système d'injection directe qui, paradoxalement, en augmente la puissance (entre 20 et 30 chevaux selon la livrée retenue) tout en réduisant la consommation.

 

La 911 se révèle également plus sûre grâce à l'ajout de deux nouveaux capteurs associés à son correcteur de stabilité électronique. La conduite d'une 911 demeure cependant aussi atypique pour quiconque cherche à tutoyer ses limites. Même si la technologie la rend plus civile, le plaisir procuré par la 911 reste à la mesure de la concentration qu'elle exige.

Pour mieux se concentrer justement, il y a la PDK. Plus rapide que ne le sera jamais la boîte manuelle offerte de série, elle procure un véritable atout à l'expérience de conduite. On lui reprochera cependant sa gestion très économique, qui l'amène à passer le septième rapport alors que l'auto se trouve toujours sous la vitesse légale permise; ou encore l'ergonomie douteuse des commandes montées sur les branches du volant, qui requiert une adaptation certaine. Autre ennui, mais de taille celui-là: en utilisation normale, la PDK ne fait rien de plus ni de moins que la Tiptronic. Il y a tout lieu de penser que c'est le service de la mise en marché, et non celui de la création, qui a poussé en faveur de la mise en service de cette boîte, dont tout le potentiel ne s'exploite que sur un circuit fermé.

Cela dit, les transformations dont elle a fait l'objet cette année la rendent encore plus accessible au commun des mortels, au grand dam de ses fidèles de la première heure, qui préféraient l'époque où la 911 punissait sans appel et sévèrement les hésitations des néophytes. Force est de reconnaître que cette Porsche se laisse plus aisément apprivoiser que les générations antérieures. À condition bien entendu de connaître le principe des transferts de masses. En gros, on entre dans le virage le pied levé et on s'assure de «charger» les roues avant.

Les frais de déplacement de ce reportage ont été payés par Porsche Canada.

 

Nos premières impressions d'un nouveau modèle

L'ENJEU

Renforcer son image sportive et son leadership sur le plan technologique.

POUR Y ARRIVER

Injection directe et boîte à double embrayage.

LE CÔTÉ INSOLITE

Comment prononcer correctement: «DoppelKupplungsgetriebede».