Les moteurs hybrides seront autorisés sur certaines courses d'endurance automobile dès 2009, mais hors compétition, avant d'être définitivement admis en 2010, a annoncé samedi l'organisateur des 24 Heures du Mans en dévoilant son nouveau règlement.

«Nous avons des demandes de constructeurs, a indiqué l'Automobile club de l'ouest (ACO). Nous sommes bien sûr favorable à de tels systèmes».

En pointe sur cette technologie, les Japonais Toyota et Honda pourraient ainsi se laisser convaincre de revenir en endurance.

Ces moteurs hybrides qui ouvrent la porte à la récupération d'énergie au freinage, en LMP1 uniquement (celle des prototypes les plus puissants), devront utiliser des systèmes électriques destinés aux véhicules de série et ne bénéficient pour l'instant pas de règles d'équivalence très précises avec les autres moteurs.

L'ACO a prévu de détailler et révéler les données chiffrées de son règlement autour du 15 novembre, tout en se donnant la possibilité de revenir dessus en cours de saison.

Largement modifiée, la nouvelle réglementation applicable l'an prochain rééquilibre également les équivalences entres les moteurs diesel, actuellement utilisés par Audi et Peugeot, et les moteurs essence.

Désireux de faire en sorte qu'aucune voiture ne passe sous la barre des 3 min 30 sec au tour en course sur le circuit sarthois, l'ACO a ainsi oeuvré pour diminuer d'environ 10,5% les performances des diesel (soit environ 80 chevaux) en leur imposant de «réduire les brides de 10% et la pression de suralimentation de 6,5%».

Cela pourrait faire le jeu des écuries essence qui, emmenées par Henri Pescarolo, grognent depuis trois ans contre la domination excessive d'Audi et Peugeot.

Désireux de limiter les performances globales du plateau, après une série d'accidents très spectaculaires, l'ACO va obliger également les prototypes à réduire la taille des ailerons arrière.

Pour maintenir les écarts entre LMP1 et LMP2, GT1 et GT2, ces mesures s'accompagnent de mesures comparables dans les autres catégories.

Dès l'an prochain, toutes les écuries auront également l'obligation d'utiliser un moteur pour deux courses, n'auront plus la possibilité de chauffer les pneus, et devront réaliser séparément au stand le ravitaillement et le changement de gomme, en limitant à deux le nombre de mécaniciens opérant.

Initialement attendue en 2010, la refonte du règlement sera finalement opérationnelle en 2011, avec notamment la réduction de la cylindrée des moteurs, a encore annoncé l'ACO. Les LMP1 devront ainsi utiliser les moteurs des LMP2 actuels, perdant au passage environ 150 chevaux, pour arriver à un temps en course de 3 min 42 sec sur le circuit des 24 Heures.