Qui remportera la bataille du diesel en Amérique du Nord? Dans le vestiaire de l'équipe européenne, on retrouve des joueurs d'expérience comme Audi, BMW, Mercedes-Benz et Volkswagen. Quant à l'équipe américaine, jugée sans expérience, elle est composée de GM, Ford et Chrysler. Ce ne sont pas de vertes recrues et ils ont acquis dans les grosses camionnettes un certain savoir-faire en matière de gros moteurs diesel, avec leurs partenaires Isuzu (Duramax), Navistar (Power Stroke) et Cummins.

Toutefois, on peut penser qu'à court ou moyen terme, les constructeurs américains seront sans défense devant l'attaque européenne dans la catégorie des petits et des moyens diesels.

GM a pris les grands moyens, l'an dernier, en repêchant le motoriste italien VM Motori. Cette transaction, qui paraît anodine, est importante pour GM, qui entend se servir de sa recrue pour créer de nouveaux diesels. Surtout qu'en Europe, ces moteurs équipent près de la moitié des véhicules.

Bref, pour être dans la course sans engager d'énormes frais en recherche et développement, GM a fait un excellent choix. Une décision qui a permis, notamment, de proposer un V6 de 2,9 litres dans les versions européennes de la Cadillac CTS 2009. Par ailleurs, un diesel Duramax de 4,5 litres devrait être disponible en 2010 dans les camionnettes Silverado/Sierra et le VUS Hummer H2.

Chez Chrysler, même si le divorce entre le numéro trois américain et l'allemand Mercedes est encore tout récent, les deux «ex» se partageront la garde de certains rejetons comme le V6 diesel de 3 litres, qui équipera encore les Sprinter, Grand Cherokee CRD et ML320 CDI. Par ailleurs, Dodge envisagerait de pourvoir les camionnettes Ram et Dakota 2009 des nouveaux moteurs V8 de 5,6 litres et V6 de 4,2 litres de marque Cummins.

Chez Ford, rien de précis. Selon les rumeurs les plus persistantes, cependant, un V8 de 4,4 litres, une version remaniée du V8 de 3,6 litres utilisé dans le Range Rover vendu en Europe et mis au point par Ford et le groupe français PSA (Peugeot-Citroën), pourrait propulser le VUS Expedition et la camionnette F150.

De même, il ne faudrait pas négliger les constructeurs japonais, puisque les Toyota Tundra, Mitsubishi Outlander et Honda Accord (et l'Acura TSX) devraient notamment faire une percée dans le diesel en 2009. Ce qui explique pourquoi le contrat de l'Accord hybride n'a pas été renouvelé en 2008. Malgré le lancement de son turbodiesel à quatre cylindres de 2,2 litres, Honda indique qu'elle n'abandonnera pas la mise au point de motorisations hybrides. Un marché qui, selon la firme UBS Investment Research, devrait représenter des ventes annuelles en Amérique du Nord de 1,2 million d'unités, en 2012, alors qu'il a été de 255 000 unités en 2007. Quant au nombre de diesels neufs, il devrait se situer autour de 1,5 million en 2012, par rapport à 545 000 en 2007.

Du côté européen, on retrouvera plusieurs nouveautés diesels en 2009 (ou 2010). Pour sa part, Audi a confirmé que son moteur TDI de 3 litres serait boulonné sous le capot du Q7. De retour après une année d'absence, Volkswagen offrira un nouveau TDI de 2 litres dans les berlines et familiales Jetta. Comme son cousin Q7, le VUS Touareg offrira également un V6 TDI de 3 litres. Par ailleurs, Mercedes-Benz poursuivra sa lancée avec ses moteurs Bluetec «propres» à injection d'urée. Quant à BMW, la Série 3 et le X5 étrenneront un nouveau six cylindres en ligne de 3 litres en 2009.