Lancé en 1994 au Québec, Communauto est l'un des plus vieux systèmes d'autopartage en Amérique du Nord. L'autopartage est une option pratique à la possession d'une voiture. Ses usagers semblent en être satisfaits et bien peu d'opinions négatives se font entendre.

«Il faut vraiment chercher pour trouver des défauts à Communauto», assure Brigitte, adhérente de l'organisme depuis six ans. L'autopartage permet à tout un chacun de disposer d'une automobile pendant un temps donné, sans devoir se soucier de son entretien.

En 1989, Benoît Robert, aujourd'hui PDG de Communauto, a commencé à penser à ce système d'automobiles communautaires. Ce n'est que cinq années plus tard, après avoir parcouru l'Europe de l'Ouest, où il existait déjà des modèles d'autopartage, qu'il a déniché les idées nécessaires pour concrétiser son idée. Marco Viviani, responsable des relations publiques, souligne que l'entreprise a aujourd'hui 750 véhicules, 3500 adhérents, et 50 employés.

Selon le porte-parole de Communauto, ses voitures parcourent en moyenne 30 000 km par an et demeurent en service jusqu'à 180 000 km. Une auto de Communauto partagée permet de remplacer huit voitures achetées. Marco Viviani énumère les avantages de l'auto-partage pour le consommateur: pas de coûts d'entretien, pas de soucis de stationnement ni de déneigement, et un faible investissement (dépôt remboursable de 500$). Communauto n'est cependant pas totalement exempt de défauts.

«À certaines périodes de l'année, pendant les vacances ou pour de longs trajets, le système est moins efficace; mais c'est bien l'un des rares défauts que je peux lui trouver», assure Lucie, dans la jeune quarantaine, adhérente de Communauto à Montréal. Plus d'un tiers des voitures de la société sont réservées pour les longs trajets.

Lucie a le profil type de l'adhérente de Communauto. Selon Marco Viviani, le client de Communauto a 41 ans en moyenne. Il a fait des études supérieures et il est très urbain. À l'instar des compagnies aériennes à bas coût qui n'utilisent qu'un ou deux types d'avions pour limiter les coûts d'entretien et faire des économies d'échelle, Communauto s'est limité à deux modèles de voitures, les Toyota Yaris et Echo.

 

«Si la Yaris est une bonne voiture, l'Echo est parfois un peu limite, tant au plan de l'espace que pour l'impression de confiance», déclare Brigitte. Cette élégante jeune mère de deux grands enfants se sert des voitures de Communauto pour aller faire des courses dans les centres commerciaux, moins d'une fois tous les deux mois. «En tout cas, il ne faut pas oublier d'emporter avec soi des CD, car la musique de ceux qui sont dans les autos est vraiment mauvaise», ajoute Brigitte.

La carte des stations de Communauto laisse apparaître une surreprésentation du Plateau-Mont-Royal par rapport aux autres arrondissements. Sylvie, propriétaire d'une voiture, a renoncé à s'abonner à Communauto; selon elle, il faut bien gérer son temps pour les réservations de voitures, ce qui peut limiter les possibilités. Brigitte enfonce le clou: «Les réservations par l'Internet fonctionnent mal», dit-elle.

 

Plus philosophe, Marco Viviani estime que la majorité des adhérents sont satisfaits et jouent le jeu: «Ils sont respectueux de la formule. Seule une personne est expulsée chaque année.»