Le marché des voitures particulières neuves a reculé en 2006 en France, les deux constructeurs nationaux, PSA Peugeot Citroën et surtout Renault, ayant à nouveau cédé du terrain à leurs concurrents étrangers.

Le marché des voitures particulières neuves a reculé en 2006 en France, les deux constructeurs nationaux, PSA Peugeot Citroën et surtout Renault, ayant à nouveau cédé du terrain à leurs concurrents étrangers.

Les immatriculations se sont maintenues de justesse au-dessus de la barre symbolique des deux millions, à 2 000 553 unités, soit un recul de 3,3% en données brutes et de 2,5% à nombre comparable de jours ouvrables, a annoncé mardi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

L'année 2006 est «peu éloignée des résultats observés depuis 2003», a relativisé le CCFA, en reconnaissant cependant que le chiffre se situe «en dessous des bonnes années 1999-2002 où le marché dépassait 2,2 millions d'unités».

De fait, les résultats de l'année entière sont à l'image des derniers mois, avec un recul de 11% en décembre en données brutes (mais 2,1% seulement en données comparables) venant après un mauvais mois de novembre.

Rappelant que ce résultat est le pire depuis 1998 - dernière année sous le seuil des deux millions d'immatriculations -, Alexander Law, de l'institut d'études Xerfi, parle de «contre-performance» dans un contexte de consommation des ménages «extrêmement dynamique» cette année. Mais surtout, 2006 aura marqué «le divorce entre les consommateurs et les marques hexagonales», selon l'économiste.

Les constructeurs français ont en effet abandonné du terrain à la concurrence, notamment asiatique mais aussi européenne.

Les marques françaises ont enregistré une baisse de 6,1% en 2006 avec 1 086 919 immatriculations, ce qui représente une part de marché de 54,3%, en baisse pour la quatrième année consécutive. Parallèlement, les marques étrangères ont légèrement progressé de 0,4% à 913.634 immatriculations, mais ont porté leur part de marché à un niveau record de 45,7%.

Le groupe Renault a reculé de 8,1% en 2006 -et de 10% pour la seule marque Renault- pénalisé par l'absence de véritables nouveautés l'an dernier. Le succès de la Logan, produite par sa filiale Dacia, dont les ventes françaises ont presque doublé, a permis de limiter le repli. En décembre, la baisse a été de 13,6%. La part de marché du groupe s'établit fin décembre à 24,5%.

En 2007, Renault attend beaucoup de la sortie au deuxième semestre des nouvelles Twingo et Laguna pour relancer ses ventes, et entend poursuivre parallèlement sa «politique commerciale sélective» axée sur les ventes «rentables».

Ces sorties de nouveaux modèles s'inscrivent dans le plan «Renault Contrat 2009», lancé en février par le président Carlos Ghosn, et dont l'un des objectifs est une hausse des ventes mondiales de 800 000 véhicules entre 2005 et 2009.

Pour le groupe PSA, la baisse a été limitée à 3% en 2006 (-1,5% pour Peugeot et -4,9% pour Citroën), avec un recul plus prononcé de 11,1% en décembre. La part de marché du groupe se situe à 30,7% à la fin 2006.

Peugeot met l'accent sur l'amélioration de sa part de marché en 2006 (17,8%), et souligne que cette progression est «due en partie au succès de la 207» qui a été lancée en avril. La part de marché de ce nouveau modèle atteint près de 4% en 2006, et plus de 7% pour le cumul 207 et 206.

Parmi les marques étrangères, les groupes européens Fiat et Volkswagen ont connu une bonne année 2006 en France, avec des immatriculations en hausse de respectivement 7,5% et 3,6%.

Le groupe germano-américain DaimlerChrysler a également progressé de 3,5% (dont +7,5% pour Mercedes) tandis que les américains Ford (-8%) et GM Europe (-6,9%) reculaient.

Du côté des constructeurs asiatiques, le japonais Toyota (avec Lexus) a connu une hausse de 11,1%, de même que Suzuki (+20,9%), mais Nissan a reculé de 24,1%. Le Coréen Hyundai est aussi en repli de 2,2%.