Toyota, c'est d'abord le fameux «Toyota Production System» basé sur le principe d'amélioration continue ou «kaizen», le traitement immédiat de tout problème et l'élimination totale du gaspillage.

Toyota, c'est d'abord le fameux «Toyota Production System» basé sur le principe d'amélioration continue ou «kaizen», le traitement immédiat de tout problème et l'élimination totale du gaspillage.

Mise au point par le fondateur de l'entreprise Kiichiro Toyoda (1894-1952), constamment améliorée par ses successeurs et adoptée avec plus ou moins de succès par de nombreuses sociétés de tous secteurs dans le monde, la «méthode Toyota» se double d'une stratégie commerciale particulièrement flexible.

Cette stratégie se fonde toujours sur la philosophie du premier responsable des ventes du groupe, Shotaro Kamiya, débauché par Kiichiro Toyoda chez... General Motors en 1935, deux ans avant la création officielle de Toyota Motor.

«Pour offrir au consommateur une vraie satisfaction, nous devons être flexibles et répondre aux changements des besoins des clients», déclarait Kamiya, dont l'une des nombreuses devises était en outre : «Le client d'abord, le concessionnaire ensuite, le constructeur enfin.»

Cette culture d'entreprise rigoureuse, réactive et à l'écoute des besoins des usagers a permis à Toyota de prévoir avec une bonne longueur d'avance sur ses concurrents l'engouement mondial pour les voitures «propres» et économes en carburant, une stratégie à la clé de son foudroyant succès actuel.

«Toyota est très dynamique dans ses lancements de nouveaux modèles. Il a été le pionnier dans de nombreux domaines dans la production. Il s'est taillé la réputation d'être le constructeur automobile vert», commente Christopher Richter, analyste du secteur automobile chez CLSA Asia-Pacific Markets.

Pionnier des moteurs hybrides, fonctionnant à la fois à l'essence et à l'électricité, Toyota a ainsi lancé la première voiture de série utilisant un moteur de ce type (la Prius) il y a déjà 10 ans au Japon.

«Toyota a des technologies très avancées dans ce domaine. Il a noué des relations très stables et très fortes avec ses fournisseurs, notamment dans le secteur électronique», explique Tatsuya Mizuno, analyste chez Fitch Ratings.

«L'hybride est une technologie complexe et l'électronique joue un rôle très important. Les constructeurs qui n'ont pas encore adopté ce type de technologie respectueuse de l'environnement vont avoir de plus en plus de difficulté à concurrencer Toyota», prédit-il.

Modeste

Mais, en dépit de sa redoutable efficacité, Toyota s'est toujours interdit tout excès d'autosatisfaction, craignant les retours de bâton.

Les constructeurs automobiles japonais gardent en effet un souvenir amer des années 80, lorsque le succès de leurs voitures sur le marché américain avait provoqué de sérieuses frictions commerciales entre Tokyo et Washington.

C'est une des raisons pour lesquelles Toyota cherche en permanence à augmenter sa production en Amérique du Nord, afin d'être en mesure d'affirmer qu'il est un «constructeur américain» à part entière. Il a ainsi annoncé récemment la construction au Mississippi d'une huitième usine nord-américaine.

«Dans un sens, Toyota est déjà une entreprise américaine en termes d'emplois et de fournisseurs. C'est le grand changement par rapport aux années 80», estime M. Mizuno, qui n'exclut toutefois pas quelques problèmes pour les constructeurs nippons si l'actuelle administration Républicaine, très favorable au Japon, perd le pouvoir l'an prochain au profit des démocrates.