L'une des blessures les plus fréquentes dans un accident d'automobile est généralement le résultat du «coup du lapin», ou «coup de fouet». Ces deux expressions découlent de la traduction du mot anglais «whiplash» et désignent le mouvement qu'effectue la tête lors d'un accident. Chose certaine, un appuie-tête bien conçu et bien ajusté peut et doit minimiser la gravité de l'entorse cervicale.

L'une des blessures les plus fréquentes dans un accident d'automobile est généralement le résultat du «coup du lapin», ou «coup de fouet». Ces deux expressions découlent de la traduction du mot anglais «whiplash» et désignent le mouvement qu'effectue la tête lors d'un accident. Chose certaine, un appuie-tête bien conçu et bien ajusté peut et doit minimiser la gravité de l'entorse cervicale.

Lors d'un impact, les occupants continuent à se déplacer à l'intérieur du véhicule, pendant quelques secondes, à la vitesse à laquelle roulait le véhicule juste avant l'impact. Dans le cas d'un impact survenu à une vitesse de 50 km/h, la force d'impact équivaut, selon les caractéristiques du véhicule, à de 15 à 50 fois (15 g à 50 g) le poids de la personne.

À la lumière de ces chiffres, il est facile d'imaginer la torture qu'endure le pauvre cou des occupants. En plus de ces fortes pressions, le cou doit également composer avec une flexion et une extension, ainsi qu'avec une rotation et/ou une inclinaison latérale. Lorsque le degré angulaire de la tête par rapport au cou dépasse les paramètres normaux, les éléments du cou, en particulier les tissus mous, peuvent être endommagés.

Le cou dans tous ses états

Par ailleurs, la ceinture de sécurité, si pratique et sécuritaire, n'est pas nécessairement la meilleure amie du cou. En effet, en maintenant le corps le plus possible au niveau des hanches et de l'abdomen, dans le cas de la ceinture à trois points, elle crée une différence importante entre le mouvement du corps jusqu'aux épaules et celui de la tête. Il s'ensuit donc que la tête s'apparente à l'extrémité d'un fouet qui bouge plus librement que le reste du corps qui, lui, est freiné et stabilisé par la ceinture. De plus, la tête se voit imposer une rotation due au baudrier qui, naturellement, maintient avec plus de fermeté l'épaule sur laquelle il s'appuie. Cela dit, il est évident que les avantages du port de la ceinture l'emportent très largement sur ses inconvénients. Les constructeurs ont d'ailleurs presque terminé la conception de ceintures à quatre points qui maintiendront davantage le corps. Espérons que les législateurs en permettront l'emploi.

Selon une étude réalisée par le docteur Claire Laberge-Nadeau, et parrainé par AAA Foundation for Traffic Safety, les femmes présentent un risque de blessures cervicales plus élevé de 40% par rapport aux hommes. Cependant, ces derniers subissent au cou des blessures plus graves. On explique ce phénomène par le fait que les muscles du cou des hommes résistent mieux aux chocs, de par leur plus grande robustesse. Par contre, lorsque les muscles cèdent, les blessures sont plus graves.

Les conséquences du fameux «coup du lapin» peuvent varier, allant de simples malaises dans la région cervicale à des maux de tête, des vertiges, de troubles de la vue et une diminution de la concentration. De plus, les périodes d'inactivité découlant de ces problèmes peuvent s'étendre sur des semaines, voire des mois. Sans compter que la douleur peut s'installer de façon permanente, d'où l'importance d'avoir de bons appuie-tête pour parer les mauvais coups, c'est le cas de le dire.

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TOUT EST DANS L'AJUSTEMENT

Il n'y pas si longtemps encore, on considérait qu'un appuie-tête était bien ajusté lorsque le haut de ce dernier arrivait juste en haut des oreilles. Maintenant, on s'entend pour dire que la bonne position consiste à régler le haut de l'appuie-tête afin qu'il arrive au niveau du sommet de la tête. Ce changement de point de vue s'explique par le fait qu'on s'est aperçu qu'un appuie-tête insuffisamment haut a tendance à se rabattre en cas d'impact, surtout si on ne peut le verrouiller. En effet, la forme bombée de l'arrière de la tête, conjuguée à l'extension du cou pendant le «coup du lapin», fait en sorte que la partie creuse de la tête appuie fortement sur le dessus de l'appuie-tête et peut ainsi facilement le rabattre.

Ceci étant dit, les personnes de grande taille trouveront que ce ne sont malheureusement pas tous les véhicules qui sont munis d'appuie-tête aptes à bien les protéger. Pour bénéficier d'une certaine protection, ces personnes n'ont d'autres solutions que de privilégier les véhicules munis d'appuie-tête intégrés ou pouvant être verrouillés.

Mais il n'y a pas que la hauteur qui importe. Il y a aussi la distance entre la tête et l'appuie-tête. Au Canada, il n'existe pas de norme à cet effet. Pour satisfaire Transports Canada, les constructeurs ne doivent rencontrer qu'une norme de hauteur minimum de l'appuie-tête ou un test de résistance mécanique pour l'appuie-tête. Depuis 2001 un regroupement international de centres de recherche appelé Research Council for Automobile Repairs propose une norme pour déterminer à quelles distances un appuie-tête doit être de la tête. Le haut de l'appuie-tête devrait arriver au minimum à 8,5 cm sous le haut de la tête tandis que l'arrière de la tête devrait être à au plus 10 cm de l'appuie-tête. Si en tant qu'occupant d'une voiture vous pouvez exercer un certain contrôle sur la hauteur des appuie-tête réglables, vous n'avez par contre aucune influence sur la distance, exception faite de la décision de ne pas vous procurer un véhicule dont la distance ne convient pas. Dans cette optique, faites connaître vos doléances au vendeur, en espérant qu'il transmette le message au constructeur.

Bien sûr, il n'y a pas que les occupants des sièges avant qui doivent être bien protégés par les appuie-tête. Les passagers arrière devraient eux aussi pouvoir compter sur la même protection. Jusqu'à maintenant, le nombre de véhicules munis d'appuie-tête arrière identiques à ceux situés à l'avant sont plutôt rares. En fait, plusieurs n'en ont pas tandis que d'autres présentent des dossiers légèrement surélevés. Par contre, il faut avouer que la présence de véritables appuie-tête arrière peut créer un problème sur le plan de la visibilité. Étant assez volumineux, ces appuie-tête limitent en effet la visibilité vers l'arrière, sauf dans certaines voitures dotées d'un mécanisme permettant de les coucher au besoin. En fait, la meilleure solution qu'on ait trouvée à ce jour, à part le fait de pouvoir les rabattre, consiste à concevoir des appuie-tête percés d'un trou au centre, pour ne pas trop obstruer la visibilité.

Certains critères devraient être respectés quant à l'appuie-tête idéal. Premièrement, sa hauteur devrait être adéquate pour protéger les personnes de toutes tailles capables de prendre place dans un véhicule donné. Deuxièmement, il devrait y en avoir un pour chaque occupant. Troisièmement, comme les occupants oublient souvent d'ajuster l'appuie-tête, celui-ci devrait être de type intégré à l'avant. À l'arrière ils devraient être réglables et verrouillables en plus de pouvoir être rabattables lorsqu'il n'y pas de passager arrière. Quatrièmement, l'appuie-tête ne devrait pas être éloigné de plus de 10 centimètres de la tête de l'occupant, peu importe sa taille. Enfin, sa conception devrait faire en sorte qu'il puisse absorber la tête avec la même efficacité que le dossier du siège le fait pour le tronc. Cela signifie que la tête ne doit pas rebondir plus que le reste du corps.

Une compagnie européenne a présenté dernièrement un appuie-tête futuriste dont l'intérieur doté d'un coussin gonflable permet une protection accrue, en cas d'impact. Cette surface élargie a le mérite d'accueillir tout débordement de la tête. Présentement quelques constructeurs équipent certains de leurs véhicules d'appuie-tête avant qui se soulèvent en s'avançant vers la tête des occupants lorsque la voiture est frappée à l'arrière. On pense ici à Saab, Volvo et Nissan....

Vous n'avez besoin que de quelques secondes pour ajuster les appuie-tête - s'ils sont ajustables