CHOIX D'ÉRIC LEFRANÇOIS

CLASSEMENT

CHOIX D'ÉRIC LEFRANÇOIS

1. MAZDA MX-5

2. MINI COOPER S CABRIO

3. SATURN SKY

CHOIX DE JEAN-FRANÇOIS GUAY

1. MINI COOPER S CABRIO

2. MAZDA MX-5

3. SATURN SKY

Face au moteur de la Mini, celui de la MX-5 paraît bien tranquille. Malgré l’évolution dont il a fait l’objet il y a un an, ce deux litres paraît terne. Creux à bas régime, il ne se réveille qu’en montant dans les tours. Heureusement, la commande de boîte est un régal. En comparaison, celle de la Mini Cabriolet présente trop de débattement et des verrouillages peu précis. Mais il y a pire. Malgré la bonne volonté de sa mécanique bourrée de couple à moyen régime, la Sky est gênée par l’étagement trop long de ses cinq rapports.

Contrairement à la MX-5 et à la Mini, la Sky ne se conduit pas le coude sur la portière. Le plaisir qu’elle propose, c’est d’enchaîner les virages les uns après les autres. Grimpée sur des pneus de 18 pouces, l’américaine vous met immédiatement en confiance. Son train avant mord l’asphalte à pleine gomme et l’arrière suit fidèlement en assurant la propulsion avec aisance. En allant chercher les limites d’adhérence, on découvre un roadster actif et, même si aucune béquille électronique ne veille sur lui, très prévisible dans ses réactions. Et c’est là tout son charme. Seul le dispositif antiblocage (ABS) se révèle un peu trop agressif sur les bosses.

Comparée à la Sky, la MX-5 passe presque pour une paisible bourgeoise. Efficace en conduite sportive, toujours sûre, la japonaise se révèle cependant moins amusante à piloter qu'autrefois. Serions-nous nostalgique? Chose certaine, la MX-5, guidée par une direction à la fois précise et rapide, découpe toujours les virages avec aisance; mais les sensations que procurait sa devancière ont disparu au profit d'un équilibre général accru. Des trois, c'est elle qui négocie le mieux les imperfections de la chaussée. Par contre, à haute vitesse, l'effet de flottement ressenti à son volant ébranle un brin la confiance. Par chance, la qualité de son freinage rassure. Ses disques de freins ne surchauffent ni ne s'essoufflent, même après des arrêts intensifs et répétés.

Et la Mini Cabriolet? Elle n'a rien perdu de ses qualités routières ni de son habileté à malmener ses occupants. En fait, dès les premiers tours de roue, on constate d'emblée que le confort n'est pas la qualité première de cette voiture. Le faible débattement et l'amortissement trop juste en détente de ses éléments suspenseurs irritent au fil des kilomètres. Faiblement démultipliée, sa direction se montre précise et permet de placer l'auto au millimètre. Toutefois, sur chaussée endommagée, cette même direction transmet avec beaucoup d'acuité certaines vibrations, signes d'une rigidité un brin perfectible malgré l'usage des renforts. Du groupe, c'est elle qui freine le mieux.

Budget

Ultime critère avant d'établir le classement général: le budget. Celui-ci consacre la MX-5 comme étant le meilleur achat. Une victoire que la Mazda doit grandement à son homogénéité. Certes, elle n'est pas la plus exaltante du lot, mais elle est assurément la moins contraignante à l'usage et la plus accessible financièrement.

N'eût été de son prix, de celui de ses accessoires et de son réseau de concessionnaires épars, la Mini Cooper S Cabriolet aurait pu, elle aussi, prétendre à la victoire. Ce cabriolet anglo-allemand demeure une formidable machine à sensations même si ses suspensions de bois, ses roues avant motrices et son châssis en mal de rigidité lui ont fait perdre aussi quelques dixièmes de point ici et là.

Même si elle termine au troisième rang, la Sky n'a pas à rougir de sa performance pour autant. Ses chances de victoire ont été pratiquement annihilées dès le départ en raison de la qualité très moyenne des matériaux intérieurs, de l'étroitesse de son coffre et de la complexité de son toit. Mais subjectivement, la Sky a les arguments pour faire pencher la balance en sa faveur.

L'auteur tient à remercier Jean-François Guay, Claude Remillard, Claude Raymond, l'Aéroport de Saint-Hubert et Air Richelieu.

Même s’ils ne sont pas déterminants dans le choix d’un roadster, les aspects pratiques demeurent essentiels. Pour apprécier la conduite au quotidien, mais aussi parce que le coup de foudre finit un jour ou l’autre par s’estomper. Ce n’est pas le dépouillement total, mais il est difficile tout de même d’imaginer la Sky comme une voiture de tous les jours. Les rangements sont pratiquement nuls. La MX-5 et la Mini Cabriolet ne font pas vraiment mieux, mais elles proposent cependant un plus grand nombre de rangements et un coffre capable d’avaler des valises traditionnelles, alors que la Saturn n’accueille que des bagages souples.

Bilan routier

Pas question d’inviter une Mini à moteur atmosphérique à ce match. Son bloc de 115 chevaux peine à remuer son châssis renforcé. Préférez-lui la version S, avec son moteur suralimenté par compresseur, si vous désirez mettre un peu de vent dans vos cheveux.

Vous constaterez qu’en dépit de son poids et de la modeste cylindrée de son moteur, la Mini parvient à s’intercaler entre la MX-5 et la Sky au chapitre des performances. Volontaire, ce petit quatre-cylindres déplace la Mini avec beaucoup de vélocité.

Par ailleurs, pas besoin de faire étalage de votre souplesse pour prendre place à bord de la Mini. La commande des réglages demande cependant à être apprivoisée et les dossiers avant se révèlent trop fermes et trop plats au goût de plusieurs. Toutefois, la petite Anglaise d’origine allemande est la seule à offrir une banquette à l’arrière et un coffre modulable. Ainsi, si vous transportez plus de trois sacs d’épicerie, il suffit de rabattre en tout ou en partie les dossiers des sièges arrière.

Comme les deux autres, la Mini adopte une capote en toile. Celle-ci, à la différence des deux autres, est à commande électrique et comporte deux fonctions d’ouverture. La première fonction permet de faire coulisser la toile sur environ 40 centimètres afin d’obtenir le même effet qu’un toit ouvrant. La deuxième – celle que vous recherchiez, n’est-ce pas? – permet d’ensoleiller complètement l’habitacle en moins de 15 secondes.

Que de luxe par rapport à la Sky et la MX-5, dont la capote se replie à la main! Simple sur la Mazda, la manœuvre se révèle plutôt pénible sur la Sky. En effet, il faut s’extraire du véhicule et soulever le panneau du coffre sous lequel le toit se replie intégralement.

Des trois cabriolets réunis pour ce match, parions que c’est la Sky qui vous intrigue le plus. Fraîchement débarqué chez Saturn, ce roadster est celui autour duquel s’attroupaient le plus grand nombre de badauds lors de nos pauses.

Hélas, le charme physique de la Sky cesse de faire effet dès que l’on ouvre la portière: la qualité des matériaux laisse songeur. En toute franchise, on s’attendait à (beaucoup) mieux de cette cousine de la Solstice. Et puis, monter à bord se révèle un exercice contraignant. Pour s’installer, il faut glisser dans un baquet au ras du sol, tout en passant les jambes sous le volant (la colonne est heureusement inclinable). Passe encore quand la capote est enlevée. Mais quand elle est en place, il faut se faufiler avec l’agilité d’un contorsionniste. Une fois assis, inutile de chercher des réglages compliqués: l’assise des baquets avance et recule sur de courtes glissières. Bien sûr, les dossiers s’inclinent un peu, mais encore faut-il atteindre la commande coincée entre le siège et la portière.

Voilà qui contraste avec le dégagement intérieur de la MX-5, sa rivale directe. Bien sûr, la Mazda n’est guère plus spacieuse, mais on s’y sent moins confiné qu’autrefois. Seuls les grands gabarits (1,90 m et plus) s’y sentiront encore mal à l’aise, même si la colonne de direction, désormais réglable en hauteur, ne leur râpe plus les cuisses.