Les célèbres voitures de sport anglaises MG vont renaître de leurs cendres grâce à la décision du constructeur automobile chinois Nanjing, qui a racheté la marque, de les fabriquer dans une usine aux États-Unis.

Les célèbres voitures de sport anglaises MG vont renaître de leurs cendres grâce à la décision du constructeur automobile chinois Nanjing, qui a racheté la marque, de les fabriquer dans une usine aux États-Unis.

Nanjing a formellement donné naissance mercredi à sa filiale américaine, MG Motors North America, qui chapeautera la production et la commercialisation de nouveaux modèles MG pour les marchés américain, européen et britannique. Le projet, qui bénéficie de 2 milliards de dollars d'investissements publics et privés, va créer 550 emplois.

La reprise en mains l'an dernier de la marque au logo octogonal rouge et or par le plus vieux constructeur automobile chinois se veut un changement dans la continuité. Ce n'est pas à Longbridge, berceau de MG, que la nouvelle entité sera établie mais dans l'État de l'Oklahoma (centre), avec un siège, une usine et un centre de recherche et développement.

Les modèles remis au goût du jour, dont le fameux coupé sport TF, conserveront quant à eux le cachet qui a fait la réputation de la marque britannique - le Prince Charles a toujours dans son garage un modèle des années 60 -, promet Nanjing, selon qui la nouvelle MG sera la voiture du «gentleman des temps modernes».

MG, initialement appelée Morris Garage, du nom du concessionnaire qui a commencé à produire des modèles conçus par son responsable commercial Cecil Kimber, a vu le jour dans les années 20 et a pris son essor la décennie suivante.

Ses coupés sport ont été très prisés des adeptes des bolides jusque dans les années 70, plus pour leur ligne élégante que pour leur robustesse et leur fiabilité.

Passée sous la houlette de Rover, la marque a commencé à perdre de l'altitude la décennie suivante, changeant de mains à plusieurs reprises (Honda, BMW). En avril 2005, la firme basée dans la ville anglaise de Longbridge déposait le bilan, laissant derrière elle 2,57 milliards de dollars de dettes et 6.000 employés licenciés.

Fin 2005, Nanjing a racheté les actifs pour 97 millions avec pour ambition de capitaliser sur une marque britannique prestigieuse, comme l'ont fait avant lui Ford avec Aston Martin, Volkswagen avec Bentley et BMW avec Mini.

MG Motors démarrera sa production au troisième trimestre 2008 et sera alors le premier chinois à concevoir des véhicules aux États-Unis, emboîtant le pas aux japonais Toyota, Honda et Nissan.

MG ambitionne d'être «dans le top 10 des ventes», a indiqué son patron Duke Hale, lors d'une conférence téléphonique.

Richard Miller, qui dirige le MG Drivers Club en Amérique du nord, parie sur le succès américain de la marque. «Il existe littéralement des centaines de clubs MG aux États-Unis», indique-t-il. Selon lui, les propriétaires de vieux modèles seront prêts à acquérir les nouvelles générations.

Pour le marché chinois, Nanjing va produire trois modèles de berlines dans son pays natal, et a aussi indiqué vouloir produire un modèle de TF sur le site de Longbridge.

Le choix du chinois de s'implanter aux États-Unis est à contre courant de la tendance des constructeurs automobiles à produire dans des pays à bas coûts.

«Nous voulons être reconnus comme une compagnie internationale, pas chinoise», a fait valoir Duke Hale. «Plusieurs composants seront fabriqués en Chine, ce qui nous permettra de réduire nos coûts, a-t-il expliqué.

MG va exporter depuis les États-Unis, mais «nous avons aussi besoin d'avoir une position forte en Europe, et ce sera Longbridge», a tenu à rassurer son PDG, indiquant vouloir y produire «au moins un modèle».

Le sort du site de Longbridge, en suspend depuis la fin 2005, génère beaucoup d'espoirs en termes d'emploi. Le syndicat anglais du transport s'est d'ailleurs inquiété mercredi que «les projets de Nanjing à Longbridge soient revus à la baisse», tout en demandant la tenue d'une réunion avec la direction.