Avant le moteur électrique et le moteur à combustion interne, c'est la machine à vapeur qui, dès le XVIIIe siècle, lance la Révolution industrielle, un des grands tournants de l'Histoire. Les historiens vous diront que l'éolipyle, la première machine à vapeur, est née dans l'Antiquité, mais ce n'est que 17 siècles plus tard que la vapeur a imprimé à l'humanité un considérable bond en avant.

Avant le moteur électrique et le moteur à combustion interne, c'est la machine à vapeur qui, dès le XVIIIe siècle, lance la Révolution industrielle, un des grands tournants de l'Histoire. Les historiens vous diront que l'éolipyle, la première machine à vapeur, est née dans l'Antiquité, mais ce n'est que 17 siècles plus tard que la vapeur a imprimé à l'humanité un considérable bond en avant.

Il suffit de chauffer

Le principe de la machine à vapeur est simple: on chauffe de l'eau dans une chaudière pour produire de la vapeur. Cette vapeur sous pression est acheminée vers un moteur qui utilise l'énergie ainsi fournie pour actionner un ou des pistons. Pour chauffer l'eau, on se sert du bois, du charbon ou d'un combustible liquide qui alimente un brûleur, tout comme le brûleur à mazout ou à gaz d'une chaudière domestique.

Si la machine à vapeur sert essentiellement aux grosses installations industrielles fixes, aux navires et au chemin de fer, la mise au point de petites chaudières permet de créer aussi des voitures à vapeur. Au début du XIXe siècle, on compte déjà un grand nombre de constructeurs d'automobiles à vapeur, notamment en Amérique et en Angleterre.

En 1897, les frères jumeaux Freelan Oscar et Francis Edgar Stanley sont les premiers à faire de l'automobile à vapeur une affaire rentable. Ayant fait fortune dans le domaine de la photographie grâce à une invention vendue à George Eastman (Kodak), les frères Stanley décident de concevoir pour leur propre usage une voiture à vapeur qui suscite immédiatement un intérêt considérable. Rappelons qu'à cette époque, le moteur à combustion interne n'en est qu'à ses débuts et que la complexité inhérente de ce type de mécanique s'oppose à la simplicité de la machine à vapeur, notamment celle des Stanley, qui ne compte que 13 pièces mobiles.

Légère, silencieuse et puissante, la voiture à vapeur des Stanley génère la vapeur automatiquement une fois qu'on allume le brûleur. On attend une vingtaine de minutes pour que la pression monte et on prend la route. Il suffit ensuite de surveiller le niveau d'eau dans le réservoir de la chaudière. Pas de système d'allumage, pas de carburateur capricieux, pas de transmission bruyante et surtout pas de manivelle meurtrière au démarrage.

Objet de luxe

La Stanley Motor Carriage vise une clientèle aisée pour laquelle l'automobile est un objet de luxe destiné aux balades du dimanche et aux loisirs. Contrairement à Henry Ford, qui cherche à «démocratiser» l'automobile, les frères Stanley ne veulent rien entendre de la production en grande série.

D'ailleurs, dès 1914, les usines Ford produisent en une journée deux fois plus de voitures que Stanley n'en construit en une année et à un prix nettement supérieur à celui du génial Ford. En outre, en 1912, avec l'invention par Cadillac du démarreur électrique, le principal avantage de la machine à vapeur... part en vapeur.

La Stanley Motor Carriage Company dure quand même 25 ans, jusqu'en 1924. Près de 11 000 voitures à vapeur sont ainsi produites par l'usine de Newton, au Massachusetts, la Stanley/Locomobile étant la voiture la plus populaire d'Amérique entre 1900 et 1904.

Notre voiture de la semaine est une Stanley «Steamer» 20 HP Touring 1917 appartenant à Jack Scott, un collectionneur américain. Selon M. Scott, la chaudière compacte logée à l'avant est un exemple d'ingéniosité.

Le propriétaire ne craint pas les explosions: «Malgré leur poids léger, les chaudières Stanley sont d'une fiabilité remarquable, assure M. Scott. Des soupapes de sûreté s'ouvrent, en cas d'excès de pression, et on raconte que jamais, une machine à vapeur Stanley n'a explosé. En outre, ce modèle est équipé d'un condensateur qui permet de récupérer une partie de la vapeur et de la transformer en eau, augmentant ainsi l'autonomie de la voiture.»

Et Jack Scott d'ajouter: «En 1906, la Stanley Rocket se paye même le record du monde de vitesse pure à 205,5 km/h, un record qui tient encore de nos jours pour une voiture animée par une machine à vapeur.» Pas mal pour une voiture qui fait tchou-tchou!

Prochaine chronique: Haute couture

Question de la semaine: Comment s'appelait la voiture électrique qui a atteint en premier 100 km/h? En quelle année?

Réponse à la question de la semaine dernière (Pouvez-vous nommer trois anciens maîtres du "tuning": un Américain, un Français, un Italien?): Carroll Shelby, Amédée Gordini, Carlo Abarth.