On a récemment célébré l'alunissage d'Apollo 11, il y a un demi-siècle. Prenons une minute aujourd'hui pour rappeler que le 31 juillet 1971, Dave Scott devenait le premier humain à faire un tour d'auto sur la Lune.

Sur Terre, Scott roulait en Corvette (les premiers astronautes de la NASA en avait reçu chacun une de la part de GM), mais sur la lune, il était --évidemment-- au volant d'une voiture électrique.

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Dave Scott, premier automobiliste interplanétaire.

La NASA nous rappelle que son module d'exploration lunaire (mieux connu sous son surnom de moon-buggy) était un véhicule électrique 4X4 conçu pour circuler dans l'environnement sans atmosphère et hostile de la Lune. Il permettait d'étendre le rayon d'action des astronautes durant leurs sorties hors du module lunaire.

Construits par un consortium dirigé Boeing avec General Motors comme motoriste et fournisseur du train roulant, trois moon-buggys ont roulé sur la Lune. Le premier a été conduit il y a 48 ans aujourd'hui par David Scott, puis plus tard durant la mission Apollo 15 par Jim Irwin. John Young et Charles Duke ont conduit le deuxième durant la mission Apollo 16, tandis que Gene Cernan et Harrison Schmitt ont utilisé le troisième durant la mission Apollo 17. Ce sont Cernan et Schmitt qui se sont le plus éloignés du module lunaire, atteignant une distance de 7,6 km avant de faire demi-tour.

PHOTO NASA

Dave Scott au volant du Lunar Rover Module.

Si un vendeur de voitures usagées vous offre «un moon-buggy original de la NASA, bas kilométrage», on peut vous dire qu'au moins la moitié de cette description est vraie : le kilométrage est bas : les deux premiers ont roulé moins de 28 km et le troisième, celui d'Apollo 17, a mis 35,9 km à l'odomètre. Par contre, les trois bagnoles spatiales ont été laissés sur la Lune.

Rappelons que le moon-buggy d'Apollo 17 aurait roulé beaucoup moins si Gene Cernan, le dernier homme sur la Lune, n'avait pas décidé de se faire plaisir à la toute fin de la mission, quand toutes les expériences étaient terminées et que son coéquipier préparait le départ du module lunaire : il est remonté à bord du véhicule et s'en est donné à coeur joie pendant une demi-heure, faisant bondir et rebondir son moon-buggy sur la surface inégale de la Lune et établissant dans un nuage de poussière lunaire le record de vitesse de 18 km/h.

Le Lunar Rover Vehicle avait une vague ressemblance avec les Jeep Willys de l'armée américaine durant la Seconde Guerre mondiale. Il pesait 210 kg et avait une charge utile de 490 kg. Chargé au maximum, sa garde au sol était de 36 cm (10,6 cm de plus que celle d'une Jeep Wrangler Rubicon 2019).

La puissance additionnée de ses quatre moteurs-roues était de un cheval-vapeur.

Son châssis d'aluminium se pliait en deux grâce à une charnière au centre, ce qui permettait de le caser dans une des soutes du module lunaire.