Julie Snyder a indiqué que sa compagnie Productions J ne collaborera plus avec les entreprises d'Éric Salvail et de Gilbert Rozon, dans la foulée des scandales sexuels impliquant les deux producteurs.

Sur sa page Facebook, elle explique qu'elle est bouleversée et que ses pensées vont aux victimes.

«Productions J s'engage à ne plus collaborer avec Juste pour rire et Salvail & co. aussi longtemps que Gilbert Rozon et Éric Salvail seront actionnaires ou propriétaires de ces entreprises», a écrit Julie Snyder sur Facebook.

L'animatrice et productrice avait donné à Éric Salvail sa première chance à l'époque de L'enfer c'est nous autres, comme animateur de foule.

De son côté, M. Cecchini, dont le groupe organise les prix Gémeaux, a indiqué «qu'il serait très étonnant que M. Salvail soit de retour comme animateur des Gémeaux l'an prochain».

Gilbert Rozon a déjà indiqué qu'il mettrait en vente ses actions du Groupe Juste pour rire tandis que Éric Salvail a annoncé jeudi qu'il se retire des activités de sa maison de production, en déléguant tous les responsabilités et pouvoirs à son équipe.

Le président de l'ACCT au Québec s'insurge

Le président de l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision au Québec, Mario Cecchini, s'est insurgé contre l'inconduite sexuelle, qualifiant dimanche de «désolantes» les récentes allégations contre d'importants producteurs du secteur culturel québécois.

En entrevue à La Presse canadienne, celui qui représente le chapitre québécois de l'Académie a expliqué que son organisation souhaite que les travailleurs du secteur vivant une inconduite sexuelle trouvent une personne à qui le dire.

«C'est de trouver le courage de le dire à un collègue, à un parent, de le dire à quelqu'un dans le bureau et de définitivement le dire à un service de ressources humaines quand il y en a un».

M. Cecchini a appelé les gens du milieu à ne plus tolérer «des blagues déplacées» ou encore des situations qui pourraient se produire en groupe, notamment en réunion.

Il croit également que ceux et celles qui dénonceront des comportements ou des commentaires inappropriés seront plus entendus à l'avenir.

«Il y a deux grosses têtes du milieu qui tombent et on a vraiment là une occasion de prendre une conscience extrême», a dit M. Cecchini.

L'Académie rassemble plus de 1700 membres des secteurs de la production en télévision, en cinéma et en médias numériques au Québec.

Selon M. Cecchini, une rencontre entre son organisation et sept autres associations, dont l'Union des artistes doit avoir lieu le 30 octobre afin notamment d'établir un code d'éthique.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Le président de l'Académie canadienne du cinéma et de la télévision au Québec, Mario Cecchini.