Le Mouvement pour les arts et les lettres (MAL), qui représente les créateurs et les artistes, estime que la ministre de la Culture, Hélène David, défend moins bien le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) «qu'un député conservateur à Ottawa» l'aurait fait.

C'est ainsi que Bastien Gilbert, porte-parole du MAL, a résumé la rencontre que l'organisme a eu hier avec la ministre et son chef de cabinet, concernant les compressions de 2,5 millions de dollars au CALQ.

«Elle a une totale méconnaissance des effets des coupes sur les artistes. Elle sous-estime les conséquences. (...) La défense du coeur créatif, au final, ce n'est pas une priorité pour elle», a affirmé M. Gilbert à La Presse.

«C'est pourquoi on la compare à James Moore (NDLR: ancien ministre du Patrimoine, à Ottawa). Pendant son mandat, il a réussi à protéger le budget du Conseil des arts. (...) Si lui a réussi à le faire au sein d'un gouvernement qui n'est pas très favorable aux arts et aux lettres, comment se fait-il que Mme David, dans un gouvernement qui est censé accorder une grande importance aux questions identitaires, puisse tolérer qu'on procède à de telles coupures», a-t-il ajouté.

Selon M. Gilbert, qui n'était pas présent lors de la rencontre, hier, la ministre de la Culture aurait même expliqué que son ministère était visé par des compressions de l'ordre de 2 à 4%. Au cours des prochaines semaines, le MAL entend créer un comité de vigie, pour répertorier les coupes, ainsi que de recevoir à la loi sur l'accès à l'information pour connaître les montants exacts des compressions appliquées. 

Le cabinet surpris par cette réaction

Au cabinet de la ministre David, on se dit extrêmement surpris par cette nouvelle sortie du MAL. «Leurs représentants, qui étaient présents hier, semblaient satisfaits. On a même convenu d'une nouvelle rencontre en septembre pour planifier l'avenir et le prochain budget», a dit Philip Proulx, attaché de presse de la ministre Hélène David.

Selon lui il est «faux, faux, faux» que la ministre David a parlé de compressions au ministère de la Culture. 

«Il n'y a pas eu de coupes. On a reçu 12 millions de plus par année, sur deux ans, ce qui fait 24 millions. Il y a eu de l'argent neuf qui est rentré», a martelé M. Proulx.