Au-delà des formes dérivées de la chanson, l'écoute passionnée de la musique implique aujourd'hui un très vaste corpus: musique classique, musique contemporaine, opéra, musiques électroacoustique ou électronique, jazz, et plus encore. La rubrique Mélomanie fait un survol de l'actualité dans le domaine, deux fois par mois.

Romantique: L'OSM et le Requiem de Verdi

Un siècle et demi après sa création, le Requiem de Verdi demeure une oeuvre incontournable du répertoire classique. Giuseppe Verdi (1813-1901) a composé la Messa da requiem à la mémoire du poète et compatriote Allessandro Manzoni, mort en 1873, engagé, à son instar, dans le grand mouvement de l'unification italienne durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Ce chantier de messe funèbre avait démarré pour commémorer la disparition du collègue Giaochino Rossini (1792-1868) et a abouti finalement avec le décès de Manzoni. Conforme à la liturgie catholique romaine, répartie en sept phases, ce service musical des morts a été offert à la municipalité de Milan, et donc créé en 1874 à l'église San Marc. Pour son interprétation à la Maison symphonique, Kent Nagano, l'OSM, le Choeur de l'OSM sous la direction d'Andrew Megill accueillent la soprano Patrizia Ciofi, la mezzo-soprano Marie-Nicole Lemieux, le ténor Ovidiu Purcel et la basse Nicholas Brownlee.

À la Maison symphonique, ce soir, 20 h, le 24 mars, 20 h et le 25 mars, 14 h 30.

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Romantique, impressionniste: Deux fois Benedetto Lupo, une fois Charles Richard-Hamelin

Dans le contexte d'une soirée mozartienne, le pianiste italien Benedetto Lupo invite Charles Richard-Hamelin à le rejoindre sur scène afin d'exécuter la Sonate pour deux pianos de Wolfgang Amadeus, «dont l'esprit enjoué se déploie dans un ré majeur franc et lumineux». Également au programme: le Quatuor pour piano et cordes en sol mineur, K. 478, ainsi que le Quintette à cordes no 6 en mi bémol majeur, K. 614. L'ensemble sera constitué des violonistes Axel Strauss et Joshua Peters, des altistes Douglas McNabney et Marina Thibeault, et du réputé violoncelliste Matt Haimovitz, professeur à l'Université McGill. Gracieuseté de Benedetto Lupo, le programme de demain sera exclusivement consacré à des oeuvres pour piano solo signées Debussy: Images inédites, Images, Livres I et II, Estampes, Masques, D'un cahier d'esquisses, L'isle joyeuse.

À la salle Bourgie, ce soir et demain, 19 h 30.

Musique actuelle: Mangez-vous les uns les autres

Cannibale est une satire musicale signée Danielle Palardy Roger. Cette oeuvre se présente comme une suite de variations sur le thème du cannibalisme: sacrifice rituel, guerrier victorieux, épicurien gourmand, barbarie occulte, survie du naufragé et... capitalisme gourmand, impitoyable. Ces tableaux sont émaillés des «commentaires malicieux» d'une narratrice (Joane Hétu). Quatre compositeurs ont mis en musique les textes de Palardy Roger; s'y côtoient bruitisme, noise rock, chanson médiévale... Les instrumentistes réunis sur scène seront aussi les chanteurs de ce pamphlet musical: Isaiah Ceccarelli, batterie et voix, Michel F Côté, électronique et voix, André Duchesne, guitare électrique et voix, Joane Hétu, saxophone alto et voix, Elizabeth Lima, clarinette et voix, Danielle Palardy Roger, percussions et voix, Alexandre St-Onge, basse électrique, électronique et voix, Ida Toninato, saxophone baryton et voix.

Au Gesù, le 22 mars, 20 h.

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Jazz: Anne Bisson et le direct-to-disc au Salon audio

Sous étiquette Camilio Records, la chanteuse et pianiste montréalaise Anne Bisson vient de lancer l'album Four Seasons in Jazz, mélange de standards, adaptations d'airs connus et compositions originales enregistrés à Los Angeles par l'ingénieur du son Michael C Ross, sous la supervision du spécialiste du matriçage et réalisateur Bernie Grundman. On y a privilégié la méthode direct-to-disc, dont les résultats récents soulèvent beaucoup d'intérêt chez les audiophiles. Le direct-to-disc désigne l'enregistrement haute fidélité en temps réel d'un flux audio sur un support numérique sans étapes intermédiaires, ce qui confère à un enregistrement studio les vertus chaleureuses et incarnées du concert devant public. Ce cinquième album d'Anne Bisson a été réalisé en trio acoustique, avec le contrebassiste Jean-Bertrand Carbou et le batteur Pierre Tanguay.

Au Salon audio Montréal, à la Place Bonaventure, les 23 (16 h, 18 h 30), 24 (11 h 30, 15 h) et 25 mars (11 h 30, 13 h 30)

Consultez le site de l'artiste: http://www.annebisson.com

Image fournie par la production

Image promotionnelle du concert Cannibale

Contemporain: Le NEM, en hommage à José Evangelista

Le Nouvel Ensemble Moderne parcourt l'univers de José Evangelista, créateur très cher à sa fondatrice, Lorraine Vaillancourt. Cette complicité remonte aux années 70: de concert avec feu Claude Vivier, Vaillancourt et Evangelista présentaient ensemble Les Événements du neuf. Inspiré par la musique du compositeur montréalais d'origine espagnole et par les oeuvres qu'il aime, le NEM a concocté une «soirée-exploration», avec la pianiste Louise Bessette et la mezzo-soprano Kristin Hoff. Au programme: Rain Coming (pour 14 instrumentistes) du Japonais Toru Takemitsu, Variations perpétuelles (pour piano solo) du Québécois Simon Bertrand, Arena II (pour 16 instrumentistes) du Finlandais Magnus Linberg. Le plat principal se décline-t-il dans les oeuvres d'Evangelista? À ses admirateurs de le déterminer: Vision (pour voix et cinq instrumentistes), Piano concertant (pour piano solo et 13 instrumentistes).

À la salle Claude-Champagne, le 24 mars, 19 h 30.

Consultez le site du NEM: http://lenem.ca

Préromantique, romantique: Edna Stern à la découverte d'Hélene de Montgeroult

Dans le cadre de sept concerts accompagnant l'exposition Napoléon, la Fondation Arte Musica propose la mise en lumière de la compositrice Hélène de Montgeroult (1764-1836), visionnaire du temps de Napoléon, de surcroît la première femme nommée professeure au Conservatoire de Paris. On soutient qu'elle aurait même préfiguré le style romantique de ses successeurs. C'est pourquoi la pianiste israélo-belge Edna Stern associera des oeuvres de Montgeroult (Fugue en fa mineur, Douze Études, Thème varié dans le genre moderne) à des oeuvres de Haydn (Andante et variations en fa mineur), Mendelssohn (Variations sérieuses en ré mineur, op. 54), Schumann (Kinderszenen [Scènes d'enfants], op. 15) et Brahms (Prélude de choral, op. 122, n° 5). Ce concert sera donné sur le piano historique Érard de 1859 et le Steinway de la salle Bourgie.

À la salle Bourgie, le 27 mars, 19 h 30.

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PHOTO PIERRE MCCANN, archives LA PRESSE

John Rae, Lorraine Vaillancourt, José Evangelista et Claude Vivier, des Événements du neuf en 1979.

Classique: Camerata, née de la cuisse du Royal Concertgebouw Orchestra

La Camerata RCO est formée de membres de l'Orchestre royal du Concertgebouw d'Amsterdam, l'un des meilleurs sur la planète classique. Né de la cuisse du RCO, ce petit ensemble réunit d'excellents chambristes - clarinette, alto, violons, violoncelle. De Mozart, ces musiciens comptent interpréter le Quintette pour clarinette et cordes en la majeur, K. 581, Allegro pour clarinette et cordes, K. 516c. De Brahms, ils joueront le Quintette à cordes no 2 en sol majeur, op. 111.

À la salle Bourgie, le 28 mars, 19 h 30

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Moderne, contemporain

L'oiseau de feu selon l'OM

Proche collègue de Yannick Nézet-Séguin au Philadelphia Orchestra pendant plusieurs années, aujourd'hui directeur artistique du Cabrillo Festival of Contemporary Music, le chef roumain Cristian Măcelaru dirige l'Orchestre Métropolitain pour l'exécution de L'oiseau de feu, ballet en deux tableaux d'après un conte russe, et dont la musique fut composée par Igor Stravinski. La suite orchestrale (1919) de L'oiseau de feu avait largement contribué à faire mousser la réputation du musicien russe sur la planète classique. De Stravinski, l'OM interprétera également Divertimento, tiré du ballet Le baiser de la fée. On aura aussi droit à l'exécution du poème lyrique Il Tramonto - «le coucher de soleil» - de Respighi, avec le concert de la mezzo-soprano Sasha Cooke. Elle interprétera aussi From Dusk to Starry Night (2015) du compositeur américain Pierre Jalbert.

À la Maison symphonique, le 29 mars; à Verdun (église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs), le 28 mars; à Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (maison de la culture Mercier), le 30 mars

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Photo Hansvander Woerd, fournie par la Fondation Arte Musica

La Camerata RCO

Musique ancienne: Saintes femmes le Vendredi saint

La formation Les idées heureuses évoque, en ce week-end pascal, les visions musicales de deux saintes femmes: Caterina Vigri (1413-1463), devenue sainte Catherine de Bologne - et qui aurait commandé la fabrication d'un prototype de violon... à la suite d'un rêve! Quant à Catherine Longpré (1632-1668), mère Catherine de Saint-Augustin, hospitalière de Saint-Joseph, elle arriva à Québec à l'âge de 16 ans. Elle était «éminemment musicienne», affirme-t-on chez Les idées heureuses. Une heure avant le concert, on relatera l'histoire de ces saintes musiciennes, on présentera aussi le plain-chant et les instruments médiévaux de la première partie du programme: la violetta et le clavicymbalum. Se joindra aux instrumentistes l'ensemble vocal féminin Scholastica, sous la direction de Rebecca Bain, chef et soprano, avec la participation de la soprano Angèle Trudeau.

À la salle Bourgie, le 30 mars, 15 h.

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Moderne: Carmina Burana et la Société philharmonique du Nouveau Monde

Carmina Burana, cantate scénique inspirée de 24 poèmes médiévaux, que composa Carl Orff en 1934 et 1935, sera exécutée par la Société philharmonique du Nouveau Monde - pas moins de 200 choristes, les solistes Ania Hejnar (soprano), Pascal Charbonneau (ténor) et Jeffrey Carl (baryton), claviers et percussions. Cet ensemble est dirigé par le chef de choeur et chef d'orchestre montréalais Michel Brousseau. Ce dernier a étudié la direction d'orchestre avec le maestro Raffi Armenian et a terminé ses études au Conservatoire de musique de Montréal, où il a obtenu le Premier Prix de piano à l'unanimité. Il a également étudié la direction d'orchestre auprès d'Otto Werner-Müller, Milen Nachev, Valery Vachev et Aldo Faldi.

À la Maison symphonique, le 2 avril, 20 h.

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Photo fournie par Les idées heureuses

Geneviève Soly, des Idées heureuses