Le maestro israélo-argentin Daniel Barenboïm a indiqué mardi à Londres qu'il comptait passer davantage de temps à jouer du piano et à s'occuper de projets académiques pour promouvoir la paix au Proche-Orient qu'à diriger des orchestres.

Directeur du premier opéra berlinois, le Staatsoper, M. Barenboïm, 72 ans, figure parmi les chefs d'orchestre pressentis pour succéder au Britannique Sir Simon Rattle à la tête du Philharmonique de Berlin.

Mais il a indiqué qu'il souhaitait se concentrer sur le piano et la mise en place de la Barenboim-Said Akademie, à Berlin, une école pour les musiciens du Proche-Orient destinée à promouvoir la paix entre Israéliens et Palestiniens.

«Je vais réduire certaines activités», a-t-il dit à l'AFP.

«En ce moment, je dirige un opéra. Cela fait tellement d'années que je le fais que je pense pouvoir en faire un peu moins. Je voudrais aussi jouer davantage du piano, aussi longtemps que mes doigts me le permettront», a ajouté le maestro de 72 ans.

Il a également souligné que ses projets d'école demanderaient «beaucoup de temps», précisant qu'il n'avait «aucun rôle» à jouer dans le conflit israélo-palestinien. «Je suis tout simplement exaspéré», a-t-il dit.

Daniel Barenboïm, ardent défenseur du rôle social et politique de l'art, est également à l'origine du West-Eastern Divan Orchestra, dans lequel jouent des jeunes talents israéliens et palestiniens.

Le chef d'orchestre s'exprimait à l'occasion du lancement au Royal Festival Hall de Londres d'un piano conçu à son initiative et en coopération avec Steinway & Sons. Particularité de cet instrument: ses cordes ne se chevauchent pas, permettant d'avoir un son plus «tranché».

Après en avoir joué pendant six semaines, Daniel Barenboïm a confié avoir du mal à s'en séparer. «C'est comme lorsque vous tombez amoureux: vous voulez être partout avec la personne (que vous aimez), et c'est ce qui arrive avec ce piano».