Une semaine après Vengerov, l'OSM proposait dimanche après-midi un autre chef-violoniste : Wolfgang Redik. Le nom nous est familier. Ce musicien autrichien était membre du Wiener Klaviertrio entendu au LMMC et à Lanaudière il y a une douzaine d'années.

Il avait choisi trois oeuvres peu jouées du répertoire que l'on peut considérer comme étant d'Europe centrale. L'une d'elles est même à peu près inconnue. C'est la Symphonie en ré majeur, op. 24, du Tchèque Jan Vaclav Vorisek, datée de 1823, comprenant quatre mouvements et totalisant une demi-heure. Cette unique symphonie de l'obscur moyen maître utilise l'orchestration en usage à l'époque et reprend même, telles quelles, certaines formules inventées par Beethoven.

L'oeuvre s'écoute bien et pourrait passer pour une symphonie de Beethoven que celui-ci aurait désavouée. M. Redik y a pris un intérêt extraordinaire, il l'a dirigée avec un enthousiasme contagieux, l'orchestre lui a répondu dans le même sens et le nombreux auditoire a bruyamment ovationné.

Le concert s'ouvrait sur un OSM réduit de moitié pour le «petit» Concerto de Mendelssohn, c'est-à-dire le Ré mineur avec cordes, composé à 13 ans. Un travail étonnant, pour un gamin. Ce qui n'en fait pas une grande oeuvre. Là encore, M. Redik tire le maximum de ce qu'il a entre les mains. Les deux brèves cadences aux 2e et 3e mouvements sont celles qui figurent dans la partition. À chaque mouvement, M. Redik indique discrètement les départs avant de commencer lui-même à jouer. Étrangement, il laisse ensuite l'orchestre en plan et ne se retourne même pas vers les musiciens quand il ne joue pas.

L'après-entracte passe à la Sérénade dite «du cor de postillon» de Mozart, interminable pensum en sept mouvements et 44 minutes dont la seule utilité est de faire briller les bois. Ici, mention aux Hutchins, Baskin et Lévesque, que le chef fait lever. Mais on ne dit pas pourquoi le cor de postillon est joué par une trompette.

ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE MONTRÉAL. Chef invité et soliste : Wolfgang Redik, violoniste. Dimanche après-midi, Maison symphonique, Place des Arts. Série «Dimanches en musique».

Programme :

Concerto pour violon et cordes en ré mineur (1822) - Mendelssohn

Symphonie en ré majeur, op. 24 (1823) - Vorisek

Sérénade no 9, en ré majeur (Cor de postillon), K. 320 (1779) - Mozart