Rarement donnés en un même concert, les six Concertos brandebourgeois de Bach avaient attiré 500 personnes l'an dernier à l'Orchestre de chambre McGill, dans le cadre du Festival Bach de novembre.

Hier soir, un auditoire plus considérable encore -600 personnes- est venu les entendre par les Violons du Roy à St. James United. Bernard Labadie et son groupe de Québec les avaient présentés la veille dans la Vieille Capitale.

L'instrumentation des Brandebourgeois, qui diffère à chaque concerto, nécessitait une augmentation importante des effectifs, de 14 à 28, soit exactement le double de ce qu'ils sont à la base (13 cordistes et un claveciniste).

Comme toujours, l'orchestre jouait sur des instruments modernes, ce choix s'appliquant aussi aux parties solistes de flûte traversière, hautbois, trompette et cors. Mais l'heureux compromis n'étant pas toujours possible, Labadie avait fait appel aux flûtes à bec prescrites par Bach pour les deuxième et quatrième concertos et aux deux violes de gambe qui voisinent avec le violoncelle dans le sixième.

L'ordre d'exécution des concertos -nos 3, 5, 2, 6, 4 et 1- avait manifestement été déterminé par l'instrumentation, le caractère et la longueur de chacun. Ainsi, les deux moitiés de programme s'ouvraient respectivement par les concertos nos 3 et 6, pour cordes seules, et le no 1 couronnait joyeusement le concert avec une vingtaine d'instruments sur scène.

Labadie n'a pas dirigé tout le concert. Il a laissé ses musiciens défendre seuls les cinquième et sixième concertos. On peut se demander les raisons de cette décision et, par le fait même, se demander pourquoi l'orchestre n'a pas donné seul le concert entier, surtout que le résultat strictement musical restait à peu près le même avec ou sans direction.

Il est même possible que, sans Labadie, l'orchestre aurait adopté des tempi plus justes. Le chef a pris l'Allegro final du troisième concerto à une vitesse folle et, fort curieusement, a choisi un tempo plus lent pour le Presto final du quatrième.

Dans l'ensemble, ce fut là une très belle présentation des Brandebourgeois: l'orchestre a joué avec sa justesse et sa beauté de son habituelles et les solistes furent tous impeccables, en particulier l'étonnant trompettiste Benjamin Raymond et ces piliers de l'orchestre que sont les violonistes Pascale Giguère et Nicole Trotier.

LES VIOLONS DU ROY. Chef d'orchestre : Bernard Labadie. Hier soir, St. James United Church. Programme : Concertos brandebourgeois nos 1 à 6, BWV 1046 à 1051 (1721) - J. S. Bach