Après son passage au Théâtre St-Denis pour un concert acoustique en 2009, Patrick Bruel fait son retour en grand à Montréal ce week-end, en prenant d'assaut le Centre Bell deux soirs plutôt qu'un, dans le cadre d'une tournée mondiale plus folle que jamais. La «bruelmanie» se poursuivrait-elle encore près de 25 ans plus tard?

«C'est aussi intense qu'en 1990, mais plus qualitatif, plus fort!», s'exclame Patrick Bruel.

«Dès la première chanson, on a l'impression d'être au rappel, et l'ambiance continue à monter pendant toute la durée du spectacle, jusqu'au Casser la voix de la finale. Ce qui se passe à ce moment est au-delà du réel: les gens sont debout et chantent avec moi, avec une émotion sans pareille», ajoute le chanteur. Quelque 60 000 personnes au Festival des vieilles charrues, 18 000 à Bercy, 10 000 aux Francofolies de La Rochelle.

Bruel remplit les salles et présente une synthèse de 25 ans de complicité avec son public, faisant se côtoyer les Place des grands hommes et les J'te l'dis quand même avec les nouvelles chansons de son plus récent album, Lequel de nous.

Le chanteur tiendra également parole en recevant sur scène Jérôme Couture, le candidat de l'émission La voix avec qui il a chanté en duo l'hiver dernier.

On retrouvera Patrick Bruel le comédien au grand écran, au cours de 2014. Il vient de terminer la semaine dernière le tournage d'Addicts, une comédie romantique de Tonie Marshall dans laquelle il donne la réplique à nulle autre que Sophie Marceau. «Je joue un accro au sexe qui sort de sa cure de désintoxication. Il entre dans son 12e mois d'abstinence et il doit travailler avec une nouvelle collaboratrice nymphomane qui ne comprend pas pourquoi il refuse ses avances», explique le comédien qui jouera aussi dans un drame, Les yeux jaunes des crocodiles, avec Emmanuelle Béart et Julie Depardieu.

L'émission Le grand show, présentée par Michel Drucker, lui sera consacrée samedi soir sur TV5.

Q/R

Ta première fois sur scène?

J'avais 8 ans, c'était dans un club de vacances. Je jouais l'épée. Très petit, j'avais déjà envie de jouer des scènes de théâtre, de faire des spectacles et de chanter des chansons de gens qui m'avaient touché.

Un de tes plus beaux souvenirs d'enfance?

Ma maman qui m'emmène voir Aïda dans les Arènes de Vérone. J'avais 8 ans et je m'en souviens parfaitement.

Une chanson que tu aurais rêvé d'écrire?

Il y en a beaucoup. Ça va d'Avec le temps de Léo Ferré à Jeff de Brel. Dans un registre plus moderne, Formidable de Stromae. Cette chanson est incroyable et elle me touche beaucoup.

Un rôle que tu aurais aimé interpréter?

J'aurais voulu faire partie de la famille Corleone dans Le parrain. J'aimerais aussi rencontrer mon Scorsese, quelqu'un qui m'emmène sur un terrain un peu plus sulfureux.

La chanson qui te rappelle le plus ton enfance?

C'est tout un album de Serge Reggiani, avec des chansons comme Votre fille a 20 ans ou Sarah. Étant enfant de parents divorcés, Le petit garçon aborde un thème qui ne pouvait que me toucher. Dès que j'entends Reggiani, ça me ramène à ma complicité avec ma mère: c'est une passion qu'on a en commun.

Quel autre métier aurais-tu aimé faire?

Avocat, je pense, sauf que j'aurais été trop sélectif dans mes choix de défense. Mais acteur et avocat, ce n'est pas si loin! Sinon médecin, pour soigner les gens. À mon petit niveau, je le fais déjà.

Ta première partie de poker?

Ça devait être à la fin d'un dîner avec mes oncles, je devais avoir 8 ans. Mais on jouait plus aux échecs. Le poker est arrivé plus tard. Ça a beaucoup servi à arrondir les fins de moins quand j'étais étudiant.

La chanson qui te rappelle ton premier amour?

C'est Samba Em Preludio de Vinicius De Moraes et Toquinho. Elle était brésilienne et c'est elle qui m'a appris à jouer de la guitare.

Quel serait le titre de ta biographie?

Je n'ai pas eu de schéma familial à reproduire. On dit souvent, quand on ne sait pas où on va, qu'on avance dans le noir. Moi, avec mes enfants, je dis plutôt que j'avance dans le bleu. Alors, ce serait ça!