La chanson Ho Hey a propulsé The Lumineers au sommet des palmarès. Le groupe folk rock de Denver, en spectacle ce soir au Métropolis et cet été à Osheaga, a récolté deux nominations au dernier gala des Grammy. Bilan et retour dans le temps avec le chanteur Wes Schultz.

Depuis un an, The Lumineers a fait entre 150 et 200 spectacles. Wes Schultz ne les compte plus. «J'étais à Denver il y a quelques jours. Ça fait du bien d'y retourner de temps en temps, car la tournée est très dense.»

Le besoin de prendre du recul sur le succès de la dernière année se fait-il sentir? «Oui, mais je crois que c'est mieux de rester occupé pour ne pas virer fou!», répond Wes Schultz.

Beaucoup de musiciens indie-rock décident de tenter le tout pour le tout à Brooklyn. Pour les deux membres fondateurs de The Lumineers, quitter l'arrondissement branché de Brooklyn a plutôt été la meilleure décision de leur vie.

L'aventure de The Lumineers a commencé à Ramsey, dans le New Jersey, quand le chanteur et guitariste Wes Schultz rêvait d'une carrière musicale avec son grand ami Jeremiah Fraites. C'était en 2005, avant que les deux amis déménagent dans le berceau indie-rock de Brooklyn pour tenter leur chance.

Comme en témoigne la série télé Girls, il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus qui réalisent leur rêve à Brooklyn. «Nous faisions des spectacles, mais nous étions frustrés, car il fallait avoir deux ou trois boulots pour payer le loyer. C'était déprimant, car nous avions peu de temps à consacrer à notre musique», raconte Wes Schultz.

Il y a quatre ans, Fraites et Schultz ont décidé de repartir à neuf en déménageant chez des amis de Denver. Grâce à une petite annonce, ils ont rencontré la violoncelliste Neyla Pekarek.

Lors d'une soirée comme une autre, les trois membres du groupe baptisé The Lumineers ont enregistré une certaine chanson appelée Ho Hey. Ils l'ont mise en ligne, et ils ont rapidement attiré l'attention des dirigeants de la boîte de gérance Onto Entertainment. Le reste appartient à l'histoire: The Lumineers a obtenu un contrat de disque, fait la première page du magazine Rolling Stone, obtenu deux nominations au dernier gala des Grammy, etc.

À écouter le jeune homme de 29 ans parler, Denver attire des musiciens pour les mêmes raisons qu'à Montréal. «Le coût de la vie abordable permet d'avoir le temps de juste se réunir entre connaissances et de jammer. Il y a un esprit de communauté», indique Schultz.

Le folk rock qui fait pop

Le folk rock entraînant a la cote par les temps qui courent. Des groupes comme Mumford&Sons et Of Monsters and Men connaissent un grand succès populaire, et leurs chansons contrastent avec l'électropop de club qui domine la bande FM.

«La musique root n'est pas surproduite en studio, observe Shultz. C'est comme dans l'industrie du cinéma. Il y a tous ces blockbusters, mais les films indépendants connaissent beaucoup de succès, car il ne faut qu'un bon scénario pour faire un bon film [...]. C'est pareil en musique: il faut du bon songwriting

Au festival Coachella, il y a trois semaines, il fallait voir la foule entrer en communion avec le trio. Difficile de bouder son plaisir pop à l'écoute de la chanson Ho Hey de The Lumineers.

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The Lumineers se produit ce soir au Métropolis à guichets fermés. Ceux qui n'ont pas de billet pourront se reprendre cet été au festival Osheaga.