Il y a un peu moins d'un an, Peter Peter pouvait encore passer pour un «indie rockeur». Ses chansons, déjà mélancoliques, s'articulaient en effet autour d'une six cordes.

Une version améliorée de la tristesse est en revanche surtout marqué par les claviers. On entre dans ce disque comme dans une pièce complètement tapissée de sonorités synthétiques: claviers d'hier et d'aujourd'hui, mélodies mises en boucle, boîtes à rythmes... Même ses invités pourtant habitués à des univers plus nerveux tels Francis Mineau (Malajube) et Gregory Paquet (ex-The Stills) se fondent sans rien bousculer dans cette pop enveloppante. De la nuit au petit jour, le romantique Peter Peter traîne son spleen dans les rues de Montréal, entre soirées imbibées et amours chancelantes. Côté ambiance, c'est réussi, bien que certaines des sonorités exploitées ramènent 20 ans en arrière. L'intégration d'un saxo romantique ici et là renforce toutefois l'emprise d'une sentimentalité complaisante. Peut-être en sera-t-il autrement sur scène, mais sur disque, le jeune Peter Peter donne un peu trop souvent l'impression de prendre la pose.

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