Parfois, une pochette vaut mille mots. Celle du premier album d'Olivier Guénette, alias Maybe Watson, résume bien l'esprit du disque: une image de sa vieille carte de la bibliothèque municipale de Saint-Laurent, avec sa photo dans le coin, casquette des Expos et sourire béat.

On sourit pareillement à l'écoute de l'album du rappeur, membre de l'Alaclair Ensemble et du collectif K6A. Passant de rythmiques fraîches à de vieux beats old-school jazzés et de l'anglais au français sur le ton décontracté qui le caractérise, Maybe Watson déballe un disque léger, dans les thèmes comme dans le ton. Le franglais finit cependant par agacer à la longue, pas tant pour la qualité de la langue que pour le peu d'imagination avec lequel le franglais est mis à contribution.

Pour comparer, Radio Radio a le chiac (une forme de franglais, pourrait-on dire) beaucoup plus fleuri et créatif, sur le plan des métaphores et de la prosodie, que le franglais de Watson, qui semble servir de béquille grammaticale pour faciliter la rime. Questions de sémantique mises à part, ce disque éponyme s'écoute avec plaisir, par la variété des ambiances proposées (des productions d'Eman, Mash, Claude Bégin, Think Twice) et les collaborations inspirées, dont celles avec Kenlo et Koriass.

HIP HOP

MAYBE WATSON

Maybe Watson

***

Abuzive Muzik/DEP