Hospice, l'album précédent, révélait une intensité plus brute et un soliste plus exalté que Burst Apart, quatrième album de la formation américaine The Antlers.

Les arrangements de cet album attendu s'avèrent plus aériens, bien que la machine volante traverse des zones grises et s'élève sporadiquement au-dessus de la masse nuageuse. Chants de rupture et d'abandon, spleen de l'intimité, plafond bas de l'existence. Idéal pour ce mois de mai pluvieux et froid, n'est-ce pas?

Tristounet et poignant comme The National? Oui, c'est un peu ça, The Antlers. Évitons néanmoins toute comparaison directe, car l'approche instrumentale se démarque et parce que cet album vaut clairement la peine d'être découvert. Les couches de sons traités numériquement s'immiscent dans une instrumentation rock classique (guitares, claviers, basse, batterie), quelques lignes tracées par une trompette peut aussi polir la facture d'ensemble.

La voix haut perchée de Peter Silberman et le côté planant de Burst Apart peuvent aussi rappeler un tant soit peu Sigur Ros. Cela dit, The Antlers reste plus proche de la forme chanson, avec introduction, refrains, ponts et conclusion. La propension hymnologique de Silberman ajoute à l'impact potentiel. Idéal pour se prendre la tête!

POP INDIE

The Antlers

Burst Apart

*** 1/2

Frenchkiss Records