Très chaud pour ne pas dire bouillant, le saxophoniste d'origine française et montréalais d'adoption Jean-Christophe Béney propose un jazz propice aux paroxysmes.

Moult propositions de ce Link sont fondées sur de puissants grooves que génèrent ses acolytes John Roney (piano), Fraser Hollins (contrebasse) et Martin Auguste (batterie). À partir de structures relativement simples et d'inspirations diverses (jazz modal, jazz latin, R & B, funk acoustique, etc.), ce souffleur aime s'exprimer généreusement afin d'y faire valoir la complexité de ses lignes improvisées et un niveau technique nettement au-dessus de la moyenne.

En fait, ces compositions relativement convenues servent d'abord le jeu improvisé du compositeur - ténor et soprano. Béney mise également sur l'interaction entre ses collègues, certes parmi les meilleurs de Montréal. Ainsi, la musique de The Link a été construite telle une suite en cinq parties distinctes, reliées par quatre transitions. Ces parties s'avèrent denses et musclées, la dernière y calme le jeu... jusqu'à ce que le leader retrouve ses ardeurs pour boucler la boucle sur une finale soul. En tout, 59 minutes et 31 secondes de jazz on ne peut plus fervent. Dans le cadre de l'Off, Jean-Christophe Béney et ses musiciens se produisent demain à l'Upstairs.

JAZZ

J.-C. Béney

The Link

***1/2

Fair Jazz