Pearl Jam, Dark Matter
Personne ne sait mieux aider les rockeurs vieillissants à se sentir jeunes de nouveau qu’Andrew Watt. Après avoir tenu les commandes des plus récents disques d’Ozzy Osbourne, d’Iggy Pop et des Rolling Stones, le plus gérontologue des réalisateurs pilotera le 12e album de Pearl Jam, Dark Matter, attendu le 19 avril. En entrevue avec Rolling Stone, le bassiste des survivants du grunge (et ancien amateur de chapeaux mous), Jeff Ament, n’en revenait toujours pas de la « connaissance encyclopédique » de l’histoire de son groupe avec laquelle le prodige de 33 ans s’est pointé en studio. Propulsée par un riff rappelant drôlement I Love Rock’n’Roll, la chanson-titre fait entrevoir (ou craindre) une approche un peu trop clinique, Watt ayant la réputation de stériliser le son de ceux avec qui il travaille. Mais qu’à cela ne tienne, accepterais-tu de remettre une autre pièce dans le juke-box, bébé ?
Dominic Tardif, La Presse
Dua Lipa, Training Season
Ce qu’on sait du prochain album de Dua Lipa relève encore de la spéculation. Il est question d’un son différent, potentiellement inspiré de la pop psychédélique des années 1970 et d’une collaboration avec Kevin Parker, alias Tame Impala. On ne peut pas dire que Houdini, chanson lancée à l’automne, et la récente Training Season valident les prétentions psychédéliques. L’atmosphère est peut-être un peu plus vaporeuse, mais la pulsation dansante, cousine du disco, est toujours bien présente. On constate toutefois que la voix si chaude de Dua Lipa est parfois un peu trop trafiquée par un filtre numérique. On attend la suite avec impatience.
Alexandre Vigneault, La Presse
Vampire Weekend, Gen-X Cops
Some Girls (1978) des Rolling Stones, Like a Virgin de Madonna (1984), Illmatic (1994) de Nas, Is This It (2001) des Strokes : New York compte assurément parmi les plus généreuses muses de l’histoire de la musique. C’est au tour de la bande à Ezra Koenig de s’inscrire dans cette grande tradition d’hommages à la ville qui ne dort jamais sur Only God Was Above Us, à paraître le 5 avril, prélude à un spectacle le 25 septembre, à la Place Bell de Laval (une ville qui, elle, a une meilleure hygiène de sommeil). Mais comme avec le trio phare de l’indie pop des années 2000, les choses sont rarement simples, ce cinquième album est aussi inspiré du râga, ce chant indien dont son leader a pris des leçons dans la campagne japonaise. Des deux chansons jusqu’ici lancées, la sautillante Gen-X Cops est celle qui sonne le plus comme du bon vieux Vampire Weekend.
Dominic Tardif, La Presse