Les Barocudas font un sans-faute avec leur deuxième opus consacré à la musique instrumentale italienne du XVIIsiècle.

Fondé par d’anciens étudiants de l’Université McGill, l’ensemble Les Barocudas s’est d’abord signalé par un premier disque paru en octobre 2020 savoureusement intitulé La peste. Réalisé à trois musiciens (violon, viole de gambe/basse de violon et claviers), il explorait la production de compositeurs qui ont ou auraient pu avoir été en contact avec la grande pestilence au cours des années 1600.

Deux ans et demi plus tard, l’ensemble, maintenant composé de sept musiciens (violon, flûte à bec, viole de gambe, orgue, clavecin, harpe baroque et percussions), sort son deuxième album, Basta parlare (Assez parlé).

Le choix de ce titre étonnant est expliqué dans la notice du disque : « Le XVIIsiècle est une période d’exploration, d’invention et de recherche tous azimuts, y compris en musique. La voix, qui jusque-là occupait le centre de la scène, commence à céder du terrain aux instruments, lesquels se développent techniquement pour mieux servir une musique nouvelle, axée sur la virtuosité et le lyrisme. »

L’assortiment de pièces choisies par le groupe — certaines de compositeurs relativement connus comme Giovanni Legrenzi, Tarquino Merula et Dario Castello, d’autres plus confidentiels — est idéal car éminemment contrasté. La violoniste Marie Nadeau-Tremblay et le flûtiste à bec Vincent Lauzer sont la plupart du temps en vedette en tant que « dessus » (parties solistes dans l’aigu), ce qui n’empêche pas les autres de se distinguer par moments.

De tout cela transpire un vrai plaisir de jouer, avec un sens inné du rebondissement rythmique et de l’ornementation. On est loin de certains ensembles qui jouent cette musique avec bien trop de sérieux…

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Basta parlare !

Musique classique

Basta parlare !

Les Barocudas

ATMA Classique

9/10