Tel qu'annoncé, voici trois impressions de la soirée du jeudi 29 mai, passée au festival EM15.

Holly Herndon, MAC, 29 mai

 Il faudra suivre de près cette jeune artiste de Californie septentrionale. Doctorante à l'université Stanford (programme d'informatique musicale), l'Américaine Holly Herndon a déjà accroché à son firmament les astres de sa galaxie. Improvisation vocale et traitement singulier des sons captés en temps réel participent d'un langage qui a déjà fait son tour de terre. Déjà le talent d'éviter les clichés et les citations trop directes, Holly Herndon a un brillant avenir devant elle. 

Ricardo Villalobos & Max Looderbauer, Théâtre Impérial, 29 mai

Franchement, je n'ai pas été particulièrement nourri par la performance audiovisuelle des Berlinois Ricardo Villalobos et Max Looderbauer. Le projet consistait à remixer et de reconstruire les oeuvres récentes de Christian Wollumrød, Alexander Knaifel et Arvo Pärt, «tout en s'inspirant des compositeurs Paul Giger, Louis Sclavis, John Abercrombie et Bennie Maupin». Structure abstraite, déconstruction totale... et des formes germano-minimalistes qu'on a digérées depuis belle lurette.



Ben Frost, 29 mai, MAC

Vu la sortie récente de son excellent album Aurora, l'Australien (et résidant d'Islande) Ben Frost était l'un des plus attendus à EM15. On a fait l'éloge de sa musique, mixtion électro-sismique de rock industriel, post-rock, drone, bruitisme, hardcore, romantisme, minimalisme, sérialisme. Sur scène, l'ajout de deux percussionnistes semble une bonne idée, mais on finit par se rendre compte des limites du compositeur dans un contexte où il doit intégrer la musique instrumentale. Ainsi, la proposition rythmique aurait pu être plus substantielle. Mais bon, l'effet d'ensemble n'en demeure pas moins massif, monumental, volcanique.

Photo Caroline Hayeur, Collaboration spéciale