C'est un fait tenu pour acquis: Lauryn Hill, c'est le talent, une humeur instable et des retards. Alors que la chanteuse s'apprête à faire son grand retour à l'Olympia de Montréal le 23 juin dans le cadre d'une tournée mondiale, ses admirateurs pourraient se demander à quoi s'attendre de ce concert.

La dernière visite de la chanteuse à Montréal, sur la scène du Métropolis en janvier 2011, avait suscité des réactions mitigées. L'artiste était montée sur scène avec trois heures de retard, mais elle avait tout de même offert un grand moment de musique.

Les Montréalais avaient eu droit à un bon concert, mais la réalité a été tout autre pour les Torontois: retards, problème de son, prestation médiocre; les spectateurs en étaient sortis avec un goût amer.

Depuis, l'ex-membre des Fugees a connu plus de bas que de hauts jusqu'à ce qu'elle décide finalement de se reprendre en main, à la fin de 2013. En octobre dernier, Lauryn Hill est sortie de prison après avoir été condamnée pour évasion fiscale.

Elle s'est lancée depuis dans une tournée très médiatisée à laquelle de nouvelles dates continuent de s'ajouter. L'auteure-compositrice-interprète passera notamment par le Zénith de Paris et le O2 Academy Brixton, à Londres, en septembre.

Ses faits et gestes peu glorieux amènent à se demander si l'artiste mérite son nouvel engagement à Montréal. «On ne va pas manquer de donner une seconde chance à une artiste talentueuse qui a gagné cinq Grammys, dit Patrick Levy, propriétaire de l'Olympia. Elle a payé sa dette et je trouverais illogique de la punir davantage.»

En bonne voie

Le propriétaire de l'Olympia croit que l'artiste sera à l'heure. «La tournée de Lauryn Hill est organisée par Agency Group, explique-t-il. C'est une agence très respectée, connue à l'échelle internationale, qui s'assure que chaque artiste honore ses dates et les conditions de son contrat.»

L'agence est en effet respectée et exigeante. L'année dernière, la chanteuse Macy Gray avait annulé son concert à l'Olympia sans raison apparente. Agency Group n'a pas hésité à larguer la chanteuse américaine, qui est elle aussi bien connue pour ses frasques.

Les nouvelles récentes donnent raison à Patrick Levy. Depuis le début de sa tournée, elle a reçu d'excellentes critiques. D'Atlanta à Washington en passant par Charlotte, les spectateurs ont tous été agréablement surpris, et son passage à l'émission Late Show With David Letterman a confirmé qu'elle était en forme.

Les admirateurs montréalais de Lauryn Hill semblent en tout cas répondre à l'appel. En près d'un mois, l'Olympia a vendu un peu plus de 1000 billets sur 2400.

Trois chansons qui ont fait sa notoriété

Killing Me Softly, des Fugees

En 1996, Lauryn Hill, alors membre du trio The Fugees (avec Wyclef Jean et Pras Michel), se fait remarquer sur la scène internationale grâce à la reprise de ce classique popularisé par Roberta Flack en 1972.

Doo Wop (That Thing)

En 1998, la chanteuse sort son premier album solo, The Miseducation of Lauryn Hill. Doo Wop, le premier extrait, atteint la première place du palmarès Billboard et reste à ce jour le plus grand succès de la chanteuse en solo.

Nothing Even Matters

Bien que cette chanson de The Miseducation of Lauryn Hill ne soit pas sortie en simple, elle a reçu de nombreuses critiques positives. En duo avec le chanteur D'Angelo, elle s'inspire de sa relation avec son compagnon de l'époque, Rohan Marley, et s'épanche sur la joie qui entoure le sentiment amoureux.