Jacques Doucet, de Radio Radio, a été très heureux d'apprendre que son groupe était finaliste pour le prix Polaris.

Et son bonheur s'est multiplié lorsqu'il a appris ce qu'était le prix, au juste.

Au cours d'une récente entrevue téléphonique, Doucet a précisé que le groupe «savait que c'était cool», mais qu'il ne savait pas à quel point jusqu'à ce qu'il commence à recevoir les félicitations de tout le monde.

Certains pourraient voir comme un mauvais signe le fait que certains groupes canadiens ne connaissent pas encore le prix de 20 000 $, qui sera remis pour une cinquième fois cette année.

D'un autre côté, cela pourrait être un signe que le Polaris - décerné au meilleur album canadien de l'année, peu importe son genre et ses chiffres de ventes - élargit ses horizons. Pour la première fois cette année, on compte parmi les dix finalistes deux formations dont la langue principale n'est pas l'anglais: Radio Radio et Karkwa.

Le jury ayant dressé la liste préliminaire de 40 albums, puis la liste des 10 finalistes, est composée de près de 200 journalistes spécialisés en musique, dont plusieurs sont anglophones.

«Nous avons été très surpris (d'être nommés), a admis le chanteur de Karkwa, Louis-Jean Cormier, en entrevue à Toronto. C'est un honneur.»

«Je crois que c'est un bon signe, a pour sa part déclaré Jacques Doucet. Je ne m'attends pas à voir 10 groupes francophones dans le top 10, mais c'est quand même bien de représenter le Canada francophone.»

Les deux groupes affirment toutefois qu'ils ne voudraient pas être reconnus pour autre chose que leur musique lorsque le grand jury de 11 journalistes choisira l'album gagnant, lundi soir.

«Si c'est un bon album et qu'il mérite de gagner, français ou anglais, cela n'a pas d'importance», croit Doucet.