L'organisation du Festival international de jazz de Montréal prend bonne note des critiques que les festivaliers lui ont adressées, par courriel ou par l'entremise des médias, au lendemain du spectacle très couru de Stevie Wonder sur cette Place des festivals jugée exiguë. Mais elle n'entend pas changer ses plans pour autant: les spectacles de Patrick Watson, dimanche, et le Grand Événement en hommage au rocksteady, mardi, auront bel et bien lieu sur la scène de la nouvelle place publique.

Si la générosité de la performance de Stevie Wonder semble avoir fait l'unanimité, l'organisation des lieux en a déçu plusieurs. Plus de deux heures avant le début du concert, la Place des festivals était déjà bondée et son accès n'était rendu possible que par le nord, par la rue Sherbrooke. Les accès à la hauteur du boulevard de Maisonneuve, de l'avenue du Président-Kennedy et par le métro de la Place des Arts avaient été fermés.

 

Sur place mardi soir dernier, plusieurs festivaliers se sont plaints de la confusion entourant la circulation sur le site. La Presse a reçu de nombreux commentaires des spectateurs, tout comme l'Équipe Spectra, a reconnu hier le président du festival, Alain Simard.

«Globalement, on peut dire mission réussie, a réagi le président. Mais il y a des choses à améliorer. Ce n'est pas parfait, et on s'excuse auprès des gens qui sont venus pour rien, c'est bien évident. Nous sommes très heureux du succès de la soirée - presque un quart de millions de gens se sont déplacés. Mais c'est clair, on a reçu des critiques, constructives, qu'on prend avec humilité et qui vont nous aider à améliorer la situation.»

L'organisation du festival dit tenir quotidiennement des réunions avec les représentants de la police de Montréal à propos de la gestion de la foule. «On a mis en place des couloirs de circulation, des sorties d'urgence, des mesures qui, mardi dernier, ne se sont pas avérées parfaites. Heureusement, nous n'avons connu aucun incident majeur durant cette soirée. Pour une foule de cette taille, c'est exceptionnel.»

La Place des festivals peut contenir entre 40 000 et 50 000 spectateurs, entre le devant de la scène, au sud, et l'intersection de l'avenue du Président-Kennedy, au nord. Ce nombre ne tient pas compte des spectateurs qui, massés sur la rue Jeanne-Mance, s'agglutinaient jusqu'à la rue Sherbrooke, ni de ceux qui peuvent «voir» le spectacle de l'arrière de la scène grâce à un écran géant.

Néanmoins, Alain Simard soutient que la Place des festivals peut accueillir un plus grand nombre de spectateurs que l'esplanade de la Place des Arts et la rue Sainte-Catherine, un soir de grand événement. Le président du festival n'était pas en mesure de fournir des données précises quant à la capacité de l'ancienne configuration de la scène qui projette sur l'esplanade et la rue Sainte-Catherine. «On n'a pas augmenté la capacité de façon mirobolante, ajoute-t-il, mais plus de gens ont pu voir le spectacle de Stevie Wonder que celui avec le Cirque du Soleil, lors du 25e anniversaire.»

Les problèmes de circulation survenus mardi dernier n'ont pas convaincu l'organisation de déplacer les concerts de Patrick Watson et l'hommage au rocksteady sur la scène sur la rue Sainte-Catherine, devant l'esplanade, mais Alain Simard concède qu'il faudra revoir les procédures, notamment le tracé des corridors d'urgence et l'utilisation de la rue Balmoral, entre de Bleury et Jeanne-Mance.

Lors des FrancoFolies, à la fin du mois de juillet, la scène de la Place des festivals sera installée au coin de la rue Jeanne-Mance et de l'avenue du Président-Kennedy, pour faire face au sud.