Le Conseil supérieur de l'audiovisuel, qui régule en France l'activité des télévisions et des radios, a mis en demeure mercredi la radio RMC pour des «propos injurieux, misogynes, attentatoires à la dignité de la personne et à connotation raciste» envers Nafissatou Diallo.

La femme de chambre d'origine guinéenne Nafissatou Diallo aurait reçu d'après la presse française 1,5 million $ de la part de l'ex-directeur général du FMI Dominique Strauss Kahn, qu'elle accusait d'agression sexuelle dans une chambre d'hôtel à New York en mai 2011.

L'accord financier confidentiel a été conclu en décembre aux Etats-Unis.

«Tu veux que je sois politiquement totalement incorrecte?... Je me demande, c'est horrible à dire, si c'est pas ce qui lui est arrivé de mieux», avait commenté le 21 janvier à l'antenne de RMC l'animatrice Sophie de Menton.

Un autre chroniqueur des Grosses têtes, une émission très populaire de RMC, Franck Tanguy, avait affirmé que la jeune femme n'avait «rien pour elle».

«Je regrette cette phrase, mais en aucun cas cette phrase n'est misogyne, ni raciste, ni insultante», a estimé Sophie de Menton.

La mise en demeure est le deuxième niveau d'avertissement du CSA. En cas de récidive, le gendarme audiovisuel peut décider, dans de très rares cas, de sanctions, comme la suppression d'une tranche de publicité, la lecture d'un communiqué d'excuses lors d'un journal télévisé ou une amende qui peut aller jusqu'à 3% du chiffre d'affaires.