L'animateur de radio Jacques Fabi perd son micro durant un mois pour avoir laissé une auditrice célébrer la Shoah durant son émission diffusée la nuit sur les ondes du 98,5 FM.

Cogeco a fait l'annonce de la suspension cet après-midi, après une rencontre entre l'animateur et ses patrons. «Lors d'un segment de tribune téléphonique, une auditrice a tenu des propos inacceptables à l'égard de la population juive et de l'Holocauste. Jacques Fabi a dans les circonstances manqué à l'obligation de respecter et de faire respecter le cadre de déontologie applicable dans l'industrie de la radio et au sein de Cogeco Diffusion», écrit le directeur des communications de l'entreprise, David Crête, dans un communiqué envoyé aux médias.

Rappelons que dans la nuit de mercredi à jeudi, le mythique animateur de radio nocturne a laissé discourir une auditrice antisémite qui l'avait appelé pour participer à sa ligne ouverte.

La Shoah «c'était la plus belle chose qui pouvait arriver [dans] l'histoire», a affirmé la femme. Plutôt que de la décourager, M. Fabi a ajouté qu'il trouvait «emmerdant de ne pas pouvoir commenter». «Il faut mettre des gants blancs lorsque l'on parle de cette belle population juive à Montréal», s'est-il plaint.

Si l'animateur se défend d'avoir voulu «cautionner les propos » de son auditrice, il a tout de même tenu à s'excuser personnellement de ce qu'il qualifie d'un «manque de jugement» de sa part.

«Je n'ai pas voulu encourager cela et j'ai été négligent. Jamais je n'ai minimisé cette épouvantable tragédie qu'a été l'Holocauste. Par mon manque de jugement et bien involontairement, j'ai manqué de respect envers le peuple juif et envers tous mes auditeurs. De plus, j'ai jeté le discrédit sur mon émission», écrit l'homme de radio dans une courte lettre.

«Cette affaire est regrettable et elle changera dorénavant mon comportement en ondes. À mon retour, je serai encore plus prudent et plus attentif afin d'éviter les excès et pour rétablir le lien de confiance entre mes auditeurs et moi-même», ajoute-t-il.